Agrivoltaïsme : une charte pour la filière ovine

La Fédération nationale ovine (FNO) avait rédigé une charte encadrant les projets agrivoltaïques dès 2020. Cette charte, mise à jour le 30 mars 2023, a été complétée par des recommandations techniques afin de s’adapter aux nouvelles données disponibles. Elle a déjà été signée par trente développeurs d’énergies renouvelables*. L’ambition de la FNO est « d’aider au maximum les développeurs de projets, éleveurs, organismes de conseils, décideurs à concevoir et apprécier des projets agrivoltaïques qui assurent la pérennité de l’activité ovine de production d’agneaux et/ou de lait de brebis. »

Si la FNO rappelle que « la préservation du foncier agricole est une priorité », elle considère que la « coactivité entre la production d’énergie renouvelable au sol […] et l’élevage ovin est possible ». Ainsi, dans l’agrivoltaïsme ovin, « les bénéfices apportés par la centrale doivent être égaux ou supérieurs aux impacts » : protection de la ressource fourragère contre l’excès de chaleur, protection des animaux contre les intempéries et les prédateurs, diversification et consolidation du revenu principal fourni par l’activité agricole…

Préconisations techniques

La charte précise que la surface des terres couvertes par les panneaux ne peut excéder 30 % de la surface de l’exploitation (et moins de 50 ha). Et les recommandations vont plus loin en termes de cahier des charges. Pour assurer « l’exploitation des terres par les ovins en prenant en compte le bien-être des animaux et de l’éleveur », les tables supportant les panneaux doivent ainsi être séparées de 4 mètres, et la hauteur minimale doit être de 1,50 m (1,20 m en cas d’impossibilité technique due à la nature des sols).

Les structures doivent être en monopieux pour faciliter le travail mécanique de l’éleveur. Une allée de 3 m minimum, perpendiculaire aux rangées de panneaux, doit également être prévue tous les 100 à 120 m pour faciliter la surveillance et la pose de clôtures. Les câbles non enterrés ou placés hors de portée des animaux seront protégés par une gaine ou une goulotte.

Diagnostic fourrager

Des aménagements spécifiques sont aussi recommandés : prévoir une zone de chargement/déchargement des animaux, sécuriser la clôture par la vidéosurveillance, faciliter la pose de clôtures mobiles par une disposition des panneaux à définir par l’éleveur et l’exploitant de la centrale. L’implantation des arrivées d’eau est également à un élément à définir ensemble. « En amont des travaux, un diagnostic fourrager mettant en évidence la qualité des herbes et plantes destinées à être pâturées devra être réalisé sur la surface couverte par la centrale solaire. L’impact de la mise en place des panneaux solaires sur la qualité et la quantité de cette ressource sera suivi et des semis peuvent être envisagés, le cas échéant, pour compenser ces impacts et/ou améliorer la qualité fourragère de ces herbes et plantes », précisent les recommandations techniques de la charte.

* Boralex, Compagnie nationale du Rhône, CVE, DVP Solar, Energie Team, Enertag, Enoe Energie, EDF Renouvelable, Irisolar, Lightsource BP, Neoen, Orion Energies, Orkane, Photosol, Prosolia, Qair France, RP Global, Solarhona, Sunti, TSE, Unite, Urbasolar, Valeco, Valorem, Verso Energy, Voltalia.