Décryptage
Comment les acteurs photovoltaïques s’engagent en faveur de l’environnement
Mesures de compensation environnementale, biodiversité favorisée, corridors écologiques installés, solutions agricoles durables… les actions des opérateurs photovoltaïques au bénéfice de l’environnement se multiplient. Exemple avec l’un d’entre eux.
TSE, producteur d’énergie solaire, et Epiterre, qui propose des contrats de prestation de services environnementaux, ont signé un partenariat en faveur des enjeux environnementaux le 1er mars 2023. TSE s’engage ainsi à compenser les impacts agricoles et/ou environnementaux de ses projets avec la méthode Epiterre, c’est-à-dire en confiant à des agriculteurs volontaires et engagés la réalisation des mesures de compensation environnementale nécessaires à la réalisation des projets. « Lorsqu’un projet de TSE nécessite la mise en œuvre de mesures de compensation environnementale, TSE s’engage à adresser à Epiterre un cahier des charges spécifique à la mise en œuvre de ces mesures, expliquent les partenaires. Epiterre devra ensuite étudier le projet, répondre après examen du projet et rédiger une proposition technique et chiffrée dans les plus brefs délais, sous réserve de la faisabilité opérationnelle du projet. »
Un gain de biodiversité
« La souveraineté énergétique ne va pas sans la souveraineté agricole, explique Mathieu Debonnet, président de TSE. Désormais, elles se complètent au profit des agriculteurs, de la biodiversité et de la décarbonation de nos territoires. » TSE avait par ailleurs déjà concrétisé son engagement en faveur de l’environnement en concevant, en début d’année 2023, une centrale solaire baptisée Biodivenergie, dédiée au redéploiement de la biodiversité. « L’objectif est de favoriser la reconquête par la faune et la flore des milieux naturels dégradés, et de faire de ces centrales solaires de réels sites préservés pour aboutir, à terme, à un gain de biodiversité », précise Mathieu Debonnet.
Grâce à des trackers avec des panneaux bifaciaux, la faible emprise au sol de la centrale et l’ombrage partiel et tournant permettent un développement de la biodiversité plus important. Selon les enjeux biodiversité identifiés sur le terrain, on met en place des corridors écologiques, une gestion différenciée de la végétation, des gîtes à reptiles, des haies bocagères, des mares, des clôtures perméables pour la faune… L’évolution de la biodiversité est ensuite suivie via des indicateurs tels que la surface d’habitats patrimoniaux, le nombre d’espèces et la part d’espèces menacées…
Mesurer, certifier…
« TSE fait figure de pionnière en la matière, assure Mathieu Debonnet. TSE mesure également son empreinte biodiversité au travers du Global Biodiversity Score, l’outil d’évaluation de la CDC biodiversité. Elle évalue aussi l’évolution de la biodiversité sur ses centrales en exploitation avec la méthode Pieso (entre les zones aménagées et témoins). Quatre centrales solaires de TSE sont par ailleurs en cours de certification “Effinature”, une certification d’intégration et de préservation de la biodiversité. »
Un pôle national sur l’agrivoltaïsme
À l’initiative de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agronomie, l’alimentation et l’environnement), une trentaine d’unités de recherches publiques et d’entreprises des secteurs énergétique (Photosol, UNITe…) et agricole se sont associées en mars 2023 au sein du pôle national de recherche, innovation et enseignement sur l’agrivoltaïsme. L’idée est de développer « des solutions agricoles durables, viables et acceptables », précise Photosol. Une base de données mutualisée entre opérateurs permettra de prendre en compte la diversité des structures photovoltaïques, des panneaux, des cultures et des contextes pédoclimatiques.
Photosol a par ailleurs publié, en mars 2023, un livre blanc qui décrypte toutes les étapes d’un projet agrivoltaïque, avec des exemples concrets et des témoignages d’agriculteurs, juristes et financiers. L’étude d’impact environnemental y est notamment explicitée.