Décryptage

Comment sont réalisées les études acoustiques des parcs éoliens ?

En amont de l’installation des parcs éoliens, des études acoustiques approfondies sont produites. L’impact du bruit des éoliennes sur les riverains doit être minimal et la réglementation française est stricte. En cas de dépassement du seuil, un bridage est imposé.

PAR FLAVIAN BONNEAU - FéVRIER 2025
Lors des études d’impact, différentes mesures sont faites par les acousticiens. Ils interviennent chez les riverains situés à moins de 2 kilomètres du parc. ©Venathec

Selon l’Ademe, le bruit émis par une éolienne à plus de 500 mètres est généralement inférieur à 35 décibels, soit l’équivalent d’une conversation à voix basse. « Chez les riverains, le niveau sonore varie entre 20 et 45 décibels, selon le type d’éolienne, la distance, les conditions météo, la vitesse du vent… », précise Mickaël Favre-Felix, acousticien chez Venathec, un bureau d’études acoustiques et vibratoires qui accompagne les développeurs et les exploitants éoliens sur l’acceptabilité acoustique de leurs parcs.

Une réglementation stricte

L’arrêté du 26 août 2011 impose un seuil de dépassement maximal du son ambiant autorisé, appelé « émergence ». En effet, lorsque le bruit ambiant est supérieur à 35 décibels, ce critère d’émergence oblige les éoliennes à ne pas dépasser ce bruit ambiant de plus de 5 décibels entre 7 heures et 22 heures et 3 décibels entre 22 heures et 7 heures. « La réglementation française est une des plus contraignantes d’Europe », assure Mickaël Favre-Felix. Ces 3 décibels d’émergence correspondent au bruit ambiant mesuré aux alentours du parc additionné à celui de l’éolienne. « L’acoustique suit des lois logarithmiques, ce qui signifie qu’un niveau sonore de 30 décibels additionné à un autre son de 30 décibels donnera 33 décibels. C’est la raison pour laquelle on dit qu’un parc éolien ne doit pas faire plus de bruit que ce qui existe déjà autour », explique Mickaël Favre-Felix.

Lors des études d’impact, différentes mesures sont faites par les acousticiens. Ils interviennent chez les riverains situés à moins de 2 kilomètres du parc. À l’aide d’un sonomètre, ils mesurent le bruit ambiant. « Ce sont des mesures de longue durée spécifiques à l’éolien. Elles durent entre 15 jours et un mois, voire plus, et il peut y avoir plusieurs campagnes afin d’avoir une vue circonstanciée du bruit suivant les saisons », poursuit Mickaël Favre-Felix. En parallèle, de nombreuses mesures météorologiques sont réalisées pour connaître entre autres paramètres la direction du vent et sa vitesse. En tout, les études durent plus de trois mois.

Des bridages fréquents

Après la mise en service du parc, un contrôle post-implantation est effectué chez les riverains. Il s’étend entre six mois et un an. L’objectif est de vérifier que le parc est conforme à la réglementation. Un plan de bridage des machines a été défini par les bureaux d’études et programmé dans les éoliennes en cas de dépassement des seuils de bruit autorisés. Suivant des paramètres définis en fonction des conditions météorologiques, la machine ralentira ou s’arrêtera pour ne pas dépasser le seuil et impacter les riverains. « Le bridage pour cause de bruit intervient généralement la nuit. Étant donné que les zones d’implantation potentielle des parcs éoliens sont plus rares, les éoliennes ont tendance à être implantées de plus en plus près des habitations et les bridages deviennent alors nécessaires », affirme Mickaël Favre-Felix.

En revanche, la conformité à la réglementation ne signifie pas qu’il n’y a pas de gène. Car l’effet psychoacoustique, suivant les expériences et les préjugés du riverain, peut lui faire ressentir une gêne alors que le niveau sonore est conforme. « Dans certains cas, à la demande de l’exploitant, il nous est demandé d’aller au-delà des exigences réglementaires. En effet, un riverain peut ressentir une gêne sonore alors que le parc est conforme aux seuils. Par exemple, un abaissement du seuil de niveau ambiant de 35 décibels ou alors une étude de l’impact sonore en bandes de fréquences peuvent être réalisés », termine Mickaël Favre-Felix.

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