Décryptage

Développer la méthanisation agricole… à condition qu’elle soit durable

Le déploiement de la filière « peut être durable, a minima, par le respect des principes de l’agroécologie ». C’est ce qui ressort d’un rapport écrit par WWF et GRDF sur l’avenir de la méthanisation agricole.

PAR AUDE FABRE - MAI 2020
WWF France a publié le 17 mars 2020 un rapport intitulé Méthanisation agricole : quel cadre de durabilité pour cette filière ?

WWF France a publié le 17 mars 2020 un rapport intitulé “Méthanisation agricole : quel cadre de durabilité pour cette filière ?” C’est le fruit d’ateliers menés conjointement avec GRDF pendant un an auprès des instituts de recherche, des acteurs institutionnels, des représentants du monde agricole et de la filière biométhane, et des associations, dont France gaz renouvelables. Les conditions de durabilité de la méthanisation agricole ont ainsi été identifiées. Elles doivent permettre de :

    • favoriser la mise en œuvre de pratiques agroécologiques à l’échelle de l’exploitation ;
    • s’intégrer au contexte territorial ;
    • contribuer à la résolution des défis sociétaux globaux.

« Développer les énergies renouvelables tout en s’intégrant dans des systèmes durables de production agricole, voilà le pari de la méthanisation, estime France gaz renouvelables. En s’appuyant sur la mobilisation de la biomasse agricole, comme les effluents d’élevage et les résidus de culture, elle participe au développement de la bioéconomie, aujourd’hui perçue comme une des solutions de décarbonation de l’économie et la préservation de la biodiversité. »

Limiter l’impact environnemental des digestats

L’étude a ciblé plus particulièrement deux enjeux majeurs de la filière d’un point de vue agricole : l’itinéraire technique des cultures intermédiaires à vocation énergétique (cive) « qui sont identifiées comme clés dans l’approvisionnement des méthaniseurs, et le retour au sol des digestats dont la qualité agronomique est attendue », précise WWF. Les impacts positifs des cive et du retour au sol du digestat sur l’agrosystème ont été prouvés par la recherche. La valeur fertilisante des digestats est confirmée, et leur retour au sol ainsi que celui des résidus des cive, sont deux pratiques qui peuvent maintenir ou favoriser le stockage de carbone dans le sol. Néanmoins, ces bénéfices ne sont assurés que si « des pratiques opérationnelles (choix du matériel et de la période d’épandage en particulier) sont mises en œuvre pour limiter l’impact environnemental des digestats (volatilisation et lixiviation de l’azote) et optimiser leur valeur agronomique », alerte WWF.

Conserver l’objectif alimentaire

Par ailleurs, le système de culture intégrant des cive « doit être repensé pour, d’une part, ne pas perturber la production alimentaire, et d’autre part, améliorer la résilience des systèmes écosystémiques (par l’allongement de la rotation, l’amélioration de la structure du sol…) », précise le rapport. « Des garde-fous doivent donc être mis en place », prévient WWF, afin de garantir un équilibre entre intérêts agricoles et énergétiques. En parallèle, WWF et GRDF prônent « la capitalisation et la diffusion des connaissances existantes, et la montée en compétences de la filière ».

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