L'info du mois
Développer la méthanisation en priorité
Dans son rapport sur l’agriculture et l’énergie remis en septembre au ministre de l’Agriculture, Jean-Luc Fugit, député du Rhône, formule une vingtaine de recommandations pour développer la production d’énergie par les agriculteurs.
Il devait être dévoilé au salon de l’Agriculture en février dernier. C’est finalement le 2 septembre que le rapport L’agriculture face au défi de la production d’énergie a été remis par Jean-Luc Fugit, député du Rhône La République en Marche, au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie. Ce rapport est le fruit de nombreuses auditions (institutions, experts scientifiques, syndicats, associations, entreprises…) menées par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) saisi en octobre 2019 par le Sénat.
Une vingtaine de propositions
« L’agriculture, tout en assurant la production végétale et animale pour notre alimentation, qui est et doit rester sa mission prioritaire, joue un rôle essentiel à la croisée des enjeux climatiques, environnementaux et énergétiques de notre pays », estime le corapporteur Jean-Luc Fugit.
Avec ses collègues députés et sénateurs, il a ainsi formulé une vingtaine de propositions pour être à la hauteur de ces enjeux, dont celles-ci : clarifier la stratégie énergétique nationale vis-à-vis du monde agricole, soutenir la recherche sur la production d’énergies renouvelables dans le secteur agricole, développer de manière prioritaire la méthanisation (incluant les biodéchets urbains), soutenir l’agrivoltaïsme, tirer les conséquences de l’abandon progressif des soutiens aux biocarburants de première génération et développer des technologies innovantes, relever le défi du stockage de l’énergie (seul moyen à ce jour de résoudre le problème de l’intermittence des filières photovoltaïque et éolienne), adopter une démarche de certification des projets, protéger le foncier agricole en limitant l’artificialisation des sols, améliorer l’offre de formation…
Éviter les conflits d’usage
Ces propositions pourraient se traduire notamment en termes de projets de territoire afin de prévenir les conflits d’usage. Jean-Luc Fugit estime que « le défi de la production d’énergie par le secteur agricole doit être relevé avec des projets territoriaux associant nos agriculteurs, les élus locaux, les entreprises du secteur et la population pour favoriser une adhésion collective et faciliter l’acceptabilité sociale autour de projets partagés au service des territoires et de la transition écologique. »
20 % de la production d’énergies renouvelables
En France, le secteur agricole, avec un minimum de 50 000 exploitations concernées par la production d’énergie, assure déjà 20 % de la production d’énergies renouvelables (396 GWh, soit 3,5 % de la production nationale d’énergie). Selon le rapport, certaines énergies sont davantage produites dans le secteur agricole : 96 % de la production nationale de biocarburants, 83 % de l’éolien, 26 % du biogaz, 13 % du solaire photovoltaïque et 8 % de la biomasse chaleur.