Décryptage

En Paca, des serres bioclimatiques changent le quotidien des agriculteurs

Depuis 2016, l’association Geres accompagne des producteurs de plants maraîchers dans l’installation de serres bioclimatiques. Cela leur permet sécuriser leur production et de gagner en sérénité. Explications.

PAR CLAIRE BAUDIFFIER - JUIN 2020
La serre bioclimatique “trois murs” de Fabrice Hours, en altitude, à Eygliers (Hautes-Alpes) ©Geres

Le Geres, c’est quoi ?

Le Geres est une ONG installée dans les Bouches-du-Rhône depuis 1976. Elle lutte contre les changements climatiques et leurs impacts et encourage « une transition énergétique ambitieuse et socialement juste » via divers projets en Asie centrale, en Afrique de l’Ouest, au Maroc et en France.

Pourquoi des serres bioclimatiques ?

« Nous accompagnons depuis longtemps des exploitants dans la mise en place de serres bioclimatiques adaptées aux régions froides d’Asie centrale, explique Amélie Himpens, chargée de projet agriculture-environnement au Geres. Les agriculteurs de Paca se demandaient s’il était possible de les répliquer ici. Donc nous avons décidé, il y a quatre ans, de lancer une expérimentation, avec d’autres partenaires : le bureau d’études Agrithermic, le Groupe de recherche en agriculture, l’Ademe, la Région Sud et le fonds de dotation privé Itancia. » Les professionnels sélectionnés sont des producteurs de plants maraîchers : « la petite surface de production et le fait que les plants soient des produits à très forte valeur ajoutée sont des clés de la rentabilité économique de l’installation des serres. »

Qu’est-ce qu’une serre bioclimatique ?

C’est une structure, orientée sans ombrage, qui capte et stocke l’énergie du soleil le jour et la restitue la nuit ou lors des périodes nuageuses. Le stockage a lieu dans des masses thermiques – fûts ou bidons d’eau en général –, qui peuvent restituer jusqu’à une semaine de chaleur. « Elle doit être bien isolée pour éviter les pertes thermiques », poursuit Amélie Himpens. Deux types de serre ont été expérimentés : en tunnel, pour les exploitations situées en plaine majoritairement, et “trois murs”, pour celles en altitude ou avec des conditions climatiques rudes. « Le premier modèle est plus facile à mettre en œuvre et moins coûteux, de l’ordre de 18 ou 19 euros le m². Pour le deuxième, il faut compter autour de 95 euros le m². Les agriculteurs que nous avons suivis ont reçu des aides et, pour certains, fait appel en plus au crowdfunding. » Par ailleurs, ils ont tous été impliqués dans la construction même de la serre et assistés par le Geres, pour réduire les coûts.

Quels intérêts ?

Ce type de serre permet de garantir des températures plus élevées la nuit. « Nous avons enregistré, sur les six exploitations pilotes, une différence moyenne de températures entre 8 et 20 °C entre l’intérieur et l’extérieur », précise Amélie Himpens. « Cela nous permet d’être beaucoup plus sereins pour la conduite de nos cultures, on sait qu’il ne va jamais geler », souligne Fabrice Hours, producteur installé à 1100 mètres d’altitude à Eygliers (Hautes-Alpes). Pour Marie Moyet, à Aubagne, en plaine, l’installation d’une serre lui a permis davantage de précocité dans ses plants (tomates, concombres, courgettes…) : « Je peux les proposer aux maraîchers mi-mars, au lieu de mi-avril auparavant. C’est d’ailleurs cela qui a permis de rentabiliser la serre dès la première année. »

Et maintenant ?

« L’expérimentation se termine cette année. Nous préparons un guide à l’usage des agriculteurs pour les intéresser à la démarche. L’objectif est de disséminer cet outil. Des collectivités, dans le cadre du développement de leur projet alimentaire territorial, ainsi que des lycées agricoles sont intéressés », conclut Amélie Himpens.

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