L'info du mois
Gaz renouvelable : favoriser l’implication des acteurs locaux
Énergie partagée et GRDF ont signé une convention de partenariat visant à pousser l’engagement des collectivités et des citoyens dans les projets de gaz renouvelables.
Favoriser les projets de gaz renouvelable à gouvernance partagée. Tel est aujourd’hui l’objectif commun d’Énergie partagée, qui promeut, accompagne et finance des projets de production d’énergie renouvelable, et de GRDF, gestionnaire de réseaux de distribution. Les deux structures ont signé en ce sens une convention de partenariat au mois de juin. « Il faut accélérer la transition énergétique. Et celle-ci ne se fera pas sans les citoyens, les collectivités, les sociétés d’économie mixte, les syndicats d’énergie, bref tous les acteurs des territoires », résume Marion Richard, responsable de l’animation nationale chez Énergie partagée. « Le contexte actuel le prouve d’autant plus : il y a des enjeux forts autour de la souveraineté énergétique et de la sécurité de l’approvisionnement en gaz. Les projets de méthanisation permettent d’y répondre avec du gaz renouvelable français », poursuit Corinne Cacheux, responsable affaires publiques France chez GRDF.
Six projets avec gouvernance citoyenne
L’objet de cette convention, c’est d’abord de favoriser la connaissance mutuelle entre GRDF et Énergie partagée. « GRDF dispose d’un maillage territorial très important, avec une implantation dans 10 000 communes, ce qui est très intéressant pour nous », avance Marion Richard. « Énergie partagée a l’habitude de travailler avec les différents acteurs des territoires et a une forte expérience de l’intermédiation citoyenne », ajoute Corinne Cacheux. Car si pour des projets éoliens et photovoltaïques, les implications citoyennes sont déjà bel et bien présentes, c’est à l’heure actuelle moins le cas pour les unités de méthanisation.
Ainsi, Énergie partagée est partie prenante, et à travers elle des citoyens le sont également, dans six projets de méthanisation avec gouvernance citoyenne, dont deux unités en fonctionnement. À titre d’exemple, le mouvement est impliqué dans plus de 150 projets photovoltaïques et une quarantaine éoliens. « Dans l’énergie citoyenne, comme dans l’énergie en général en France, il y a un fort prisme électricité, ce qui explique ces chiffres », précise Marion Richard. Côté méthanisation, les projets sont plus complexes puisqu’au croisement de plusieurs sujets – production d’énergie, agriculture, gestion des biodéchets, industrie.
Dispositifs de soutien dédiés
La convention vise aussi à travailler sur la mise en place de dispositifs de soutien dédiés aux projets citoyens de méthanisation, qui manquent aujourd’hui. « Par ailleurs, le cadre réglementaire actuel ne prend pas en compte le temps long de déploiement de ce type de projets », estime Marion Richard. L’enjeu de l’implication des acteurs locaux est aussi bien sûr celui de l’acceptabilité de ces solutions par les citoyens. « C’est une filière finalement mal connue. Il faut sensibiliser, expliquer, faire attention aux fausses informations qui circulent aussi. La mise en avant de projets très vertueux, comme celui de Methamoly, dans la Loire, est par exemple intéressante pour que les citoyens saisissent bien le fonctionnement et l’intérêt des unités », détaille Corinne Cacheux. Énergie partagée rappelle à ce propos qu’il ne s’implique, au-delà de l’aspect citoyen et local et du minimum réglementaire, que dans des projets exemplaires (sur les pratiques agricoles notamment), qui respectent sa charte.