Le tour de la question

La méthanisation à la ferme

L’Ademe a publié en début d’année un guide pour les porteurs de projet de méthanisation de moins de 500 kW électriques ou 125 Nm3/h en individuel ou petit collectif. Il présente des conseils, les questions concrètes à se poser et les étapes à suivre. En voici les principaux enseignements.

PAR ANNE-CLAIRE POIRIER - AOûT 2019

Qu’est-ce que la méthanisation ?

La méthanisation est la production de méthane (biogaz) issu de la fermentation de matières organiques. Au premier trimestre 2019, la France comptait environ 500 méthaniseurs, représentant une puissance installée de 170 MW.

À quoi ça sert ?

  • La méthanisation permet de dégager un revenu complémentaire stable grâce à la vente d’énergies renouvelables.
  • La méthanisation en cogénération produit de la chaleur, qui peut être utile pour différentes activités (séchage de fourrage, chauffage de bâtiments d’élevage, etc.).
  • Le digestat issu du processus de méthanisation se substitue aux engrais de synthèse.
  • La méthanisation permet de réduire les odeurs des effluents organiques.
  • La méthanisation permet de valoriser des cultures intermédiaires.

Quels débouchés pour le biogaz ?

Les principaux usages du biogaz sont la cogénération (production d’électricité et de chaleur) et l’injection de biométhane dans les réseaux de gaz naturel.

Source : Ademe.


 

Quel approvisionnement ?

Source : Ademe.

Un approvisionnement maîtrisé conditionne la réussite du projet. Il est recommandé d’utiliser prioritairement la biomasse végétale produite sur l’exploitation : culture dédiée (maximum 15 % du tonnage entrant), culture intermédiaire à vocation énergétique (CIVE), résidus de cultures (menues pailles, rafles de maïs, etc.). La recherche de cosubstrats extérieurs (déchets des industries agroalimentaires, des collectivités et de la restauration) peut être une stratégie pour améliorer la rentabilité de l’unité, mais il est conseillé de ne pas dépendre trop fortement des gisements extérieurs.

Quel investissement ?

Évaluer la faisabilité économique du projet est une étape cruciale. Les investissements dépendent de plusieurs paramètres : le volume d’intrants, la taille de l’unité, le mode de valorisation du biogaz (cogénération ou injection), etc. Le montage financier devra également prendre en compte un budget pour les aléas (de l’ordre de 5 %) ainsi qu’une période de montée en charge (disponibilité de l’installation de 50 à 70 % en année 1). Les effets d’échelle sont également significatifs.
Les fourchettes moyennes sont :

  • entre 5 300 et 10 000 €/kW électriques en cogénération (80-500 kW électriques) ;
  • entre 30 000 et 50 000 €/Nm3.h en injection (50-150 Nm/h).

Quelle rentabilité ?

Le principal – et parfois unique – poste de recettes est la vente d’électricité ou de méthane. Le tarif de vente d’électricité est fixé par l’arrêté du 13 décembre 2016 ; celui du biométhane par l’arrêté du 23 novembre 2011. À ces revenus peuvent s’ajouter d’éventuelles redevances pour le traitement de déchets. Les économies d’engrais liées à leur remplacement par le digestat sont difficilement chiffrables, mais elles sont un plus pour l’exploitation.

Source : Ademe

Comment s’y prendre ?

De l’idée à la mise en œuvre, il faut compter entre 2 ans et plus de 4 ans. Il est nécessaire d’avoir une vision globale du déroulement du projet pour faire les bons choix au bon moment et les fondamentaux doivent tous être assurés avant de se lancer.

Source : Ademe

Comment communiquer ?

Il est indispensable de communiquer localement sur son projet et d’adopter une posture de dialogue pour en faciliter l’acceptation. Les élus et/ou le syndicat d’énergie constituent des interlocuteurs prioritaires. Des actions de concertation vers un public plus large – riverains, associations, journalistes – sont également recommandées.

Retrouvez le guide Ademe.

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