Stratégie

La Nouvelle-Aquitaine accélère la transition énergétique de son secteur agricole

Le conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques et la chambre d’agriculture ont renouvelé leur partenariat afin de répondre aux enjeux de la transition agro-écologique et énergétique. Intégrant le projet “Territoires d’innovation” en septembre 2019, ce partenariat vise à limiter les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre, mais également à soutenir le développement des EnR en milieu agricole. 

PAR ARNAUD WYART - MAI 2020
Digesteur de la ferme Clottes à Nojals, en Dordogne ©Région Nouvelle-Aquitaine

Votée en juillet 2019, la feuille de route Néo Terra regroupe les 11 ambitions fixées par la région Nouvelle-Aquitaine en matière de transition énergétique, écologique et agricole. Outre le développement de la mobilité propre ou encore d’un urbanisme durable, la région souhaite construire un nouveau mix énergétique, avec comme objectif une augmentation d’au moins 40% de la production d’énergie renouvelable en 2030. De son coté, le secteur agricole est soutenu pour accélérer sa transition, en particulier via des projets de méthanisation et des installations photovoltaïques.

Développement d’une filière de méthanisation vertueuse

En matière de production d’énergie, les agriculteurs sont avant tout concernés par la méthanisation. D’ailleurs, si la Nouvelle-Aquitaine n’est pas la région qui abrite le plus d’unités, elle est celle qui compte le plus de projets en cours de développement. Objectif de la feuille de route Néo Terra : injecter 30% de biogaz dans les réseaux régionaux d’ici 2030, et en exporter en 2050. Par ailleurs, 100 unités de micro-méthanisation seront créées à la ferme pour limiter les gaz à effet de serre. À ce titre, la région s’attache à ce que tous les projets constituent bien un complément de revenu pour les agriculteurs. Autre impératif : la valorisation des déchets. « Nous avons pris un certain retard par rapport à des pays comme l’Allemagne, mais cette dernière utilise des cultures dédiées à la méthanisation. Nous préférons valoriser les déchets et les cultures intermédiaires, afin que les principales surfaces agricoles restent consacrées à la production de biens alimentaires », explique Jean-Pierre Raynaud, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Pour faire émerger et accompagner davantage de projets, la région travaille avec la FR Cuma et l’Ademe via le dispositif MéthaN-Action qui apporte un support technique et organisationnel aux porteurs. Des aides financières sont également accessibles afin que ceux-ci puissent atteindre le seuil de rentabilité, ce qui est rarement le cas sans soutien. « Nous veillons également à éviter les surinvestissements et les dossiers techniques trop aventureux. En sécurisant les projets, on limite les risques de mauvaise surprise », poursuit Jean-Pierre Raynaud.

Projets photovoltaïques et réduction de l’empreinte carbone

Encouragés et accompagnés eux-aussi, les projets photovoltaïques se multiplient dans le monde agricole néo-aquitain. Néanmoins, ils ne bénéficient d’aucun mécanisme de soutien financier, la région estimant les prix d’achat de l’électricité suffisants pour que les projets atteignent leur seuil de rentabilité. En outre, si les installations sur toiture, déjà nombreuses, ne posent aucun problème à la région, cette dernière est vigilante pour ce qui concerne les poses au sol. « Une forme de régulation permet d’éviter les dérives, là-aussi, pour préserver les surfaces agricoles. Ensuite, deux modèles économiques sont envisageables : soit l’agriculteur investit dans les travaux et exploite l’installation, soit le constructeur met à disposition l’unité pendant une trentaine d’années. » 
Enfin, la région travaille pour réduire les émissions de CO2 du secteur. Des projets sont notamment initiés en partenariat avec des filières bovines et laitières afin que celles-ci améliorent le bilan des exploitations. La région s’est également engagée à soutenir financièrement les initiatives telles que le stockage du carbone dans les sols ou dans la biomasse.
Une transition ambitieuse pour le territoire, mais qui pourrait profiter de la conjoncture. « Avec la crise du Covid-19, un nouveau climat de confiance s’est installé entre les agriculteurs et les citoyens. Nous devons capitaliser sur cette tendance et maintenir notre cap pour une activité viable économiquement, mais avec moins d’impact sur l’environnement. La transition se fera avec les agriculteurs et pas contre eux », conclut Jean-Pierre Raynaud.

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.

Veuillez noter que les cookies essentiels sont indispensables au fonctionnement du site, et qu’ils ne peuvent pas être désactivés.

Pour utiliser ce site Web, nous utilisons les cookies suivant qui sont techniquement nécessaires
  • wordpress_test_cookie
  • wordpress_logged_in_
  • wordpress_sec

Refuser tous les services
Accepter tous les services