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L’agrivoltaïsme enfin défini

De nombreux acteurs étaient dans l’attente de la sortie du rapport de l’Ademe sur l’agrivoltaïsme. C’est chose faite depuis le 27 avril 2022. Définition, gradient de classification des projets et critères d’attention : voilà les principaux éléments à retenir de cette étude nationale inédite qui fait consensus.

PAR AUDE FABRE - JUIN 2022
Des fiches techniques récapitulatives inédites pour une dizaine de systèmes photovoltaïques ont été rédigées dans le cadre du rapport de l’Ademe. ©Fraunhofer ISE

« Une installation photovoltaïque peut être qualifiée d’agrivoltaïque lorsque ses modules photovoltaïques sont situés sur une même surface de parcelle qu’une production agricole et qu’ils l’influencent en lui apportant directement un des services ci-dessous, et ce sans induire ni dégradation importante de la production agricole (qualitative et quantitative), ni diminution de revenus issus de la production agricole :
– service d’adaptation au changement climatique ;
– service d’accès à une protection contre les aléas ;
– service d’amélioration du bien-être animal ;
– service agronomique précis pour les besoins des cultures (limitation des stress abiotiques…). »
C’est la définition de l’agrivoltaïsme portée par l’Ademe suite à une « large consultation des parties prenantes de ce secteur », précise Céline Mehl, coordinatrice solaire photovoltaïque à l’Ademe. Un comité composé d’une quarantaine d’experts multidisciplinaires (photovoltaïque, agriculture, foncier, environnement, socio-économie…), un comité de pilotage incluant les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture ainsi que de nombreux échanges avec les acteurs (syndicats agricoles…) ont accompagné l’Ademe jusqu’à ce consensus.

Des projets plus ou moins vertueux

Pour être plus précis, un arbre décisionnel nommé « gradient de classification des projets » identifie les projets les plus vertueux (voir l’infographie en p. 18 du résumé de l’étude). Ces derniers correspondent à la définition de l’agrivoltaïsme, mais « les retours d’expérience collectés montrent une grande variabilité d’un projet à l’autre et une étude au cas par cas est nécessaire », note Céline Mehl. Ainsi, des « couplages d’intérêt potentiel pour l’agriculture » ont également été définis si les projets se traduisent par un accès à du matériel technique nécessaire à l’exploitation (serre, grange…) sans dégrader les revenus de l’exploitation, ou si un service est apporté à la production agricole mais que les revenus globaux sont améliorés grâce à des revenus non agricoles. « Quoi qu’il en soit, si le projet entraîne une perte des revenus agricoles, il n’est pas considéré comme agrivoltaïque. Si, en plus, il n’améliore pas les revenus globaux de l’exploitation, il ne pourra pas non plus être considéré comme un couplage d’intérêt potentiel pour l’agriculture », rappelle Céline Mehl.

Critères d’attention

Enfin, outre la définition de l’agrivoltaïsme et l’identification des différents couplages, des critères d’attention ont également été définis. « Il s’agit de critères sur les risques éventuels et les externalités positives du projet comme sa pérennité, la réversibilité du système, les impacts sur les sols, les paysages, l’environnement, les enjeux territoriaux… qui doivent être étudiés au cas par cas », ajoute Céline Mehl. « Il est indispensable de tenir compte aussi de ces éléments pour s’assurer d’une conception globale et cohérente du projet : dans son environnement et dans son territoire », ajoute l’Ademe. Enfin, des recommandations à destination notamment des pouvoirs publics et des porteurs de projets sont également précisées afin de « favoriser le déploiement des projets agrivoltaïques et des projets d’intérêt potentiel pour l’agriculture, de permettre une amélioration continue des projets, de proposer des pistes concernant l’autorisation et l’instruction des projets photovoltaïques sur terrains agricoles »… « Nous espérons que ce travail facilitera l’instruction des projets, en permettant aux dossiers d’être mieux justifiés et en homogénéisant le processus d’évaluation », relève Céline Mehl. Il est donc utile aux agriculteurs, aux développeurs photovoltaïques… mais servira aussi de base pour le travail législatif qui devrait s’enclencher prochainement pour encadrer le développement de la filière.

Des fiches techniques selon le système photovoltaïque

Des fiches techniques récapitulatives inédites pour une dizaine de systèmes photovoltaïques ont été rédigées dans le cadre du rapport de l’Ademe. Elles présentent les principaux impacts observés sur l’agriculture, les incidences sur les résultats économiques des exploitations, un bilan des forces et faiblesses et les pratiques jugées d’intérêt ou à limiter, pour chaque système étudié (arboriculture sous ombrières fixes, production végétale de plein champ sous ombrières mobiles…).

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