Le tour de la question

Les semences de Cive à la loupe

L’étude Semencive propose un outil aux agriculteurs-méthaniseurs pour choisir des cultures intermédiaires à vocation énergétique adaptées à leurs besoins. Elle identifie aussi les critères de la semence du futur.

PAR AUDE FABRE - JANVIER 2021
Le sorgho fourrager, Cive d’été, est une espèce tolérante à la sécheresse. ©Dijon Céréales

Semencive, analyse réalisée par le bureau d’étude technique en méthanisation Bio-Valo et publiée en novembre 2020, dresse un état des lieux du marché des cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive). Le but : aider les agriculteurs-méthaniseurs à faire leur choix et définir un cahier des charges pour les semences Cive du futur.
Pour commencer, les pratiques de 21 exploitants méthaniseurs répartis sur 18 départements français ont été étudiées. Le gisement de Cive était prévu dans la quasi-totalité des projets avec des tonnages entre 500 et 5 000 tonnes/an. Le maïs, le sorgho et le tournesol, pour les Cive d’été, le seigle, l’orge et le méteil pour celles d’hiver, sont les plus cultivés. Pour sécuriser les stocks, garantir le rendement et obtenir un potentiel de production plus important, les Cive d’hiver sont privilégiées par les agriculteurs.
Sur le marché, 128 semences de Cive d’été ont été répertoriées : 7 mélanges, 4 variétés de tournesols, 9 de sorgho et 108 de maïs. Pour les Cive d’hiver, on compte 29 semences dont 7 mélanges, 3 variétés d’orge, 1 d’avoine, 16 de seigle et triticale et 2 de betteraves. Un outil, sous la forme d’un tableur, est mis à disposition des agriculteurs. Ils peuvent ainsi connaître, pour chaque espèce sélectionnée, la zone d’implantation conseillée, la plage de semis et de récolte, la densité de semis, le rendement estimé et le potentiel méthanogène. Un lien vers la fiche produit du semencier est aussi accessible.

Sélection variétale à booster en Cive d’été

Concernant le cahier des charges des semences Cive du futur, selon les 21 agriculteurs et les 6 semenciers interrogés, le rendement de la Cive d’été doit atteindre 6 tonnes de matière sèche/hectare (tMS/ha), et celui de la Cive d’hiver 12 tMS/ha. Si aujourd’hui, 90 % des Cive sont des variétés d’hiver, un important travail de sélection variétale est requis par les agriculteurs pour les Cive d’été. Par ailleurs, les deux tiers des agriculteurs-méthaniseurs interrogés souhaitent augmenter la part de Cive dans leur gisement. Trois critères de sélection des espèces prédominent : le rendement en tonne de MS/ha, le potentiel méthanogène et la résistance aux aléas climatiques. La Cive ne doit pas non plus pénaliser les cultures principales. Face à un marché qui augmente, la majorité des semenciers investit dans des programmes de recherche dédiés aux Cive dans différentes zones géographiques.

En bref

L’étude, portée par GRDF, est le fruit d’un partenariat avec Arvalis, Vegepolys Valley et l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF). Six semenciers ont été interrogés : Caussade semences, Jouffray-Drillaud, RAGT, Semences de Provence, Syngenta et Saaten Union.

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