Retour d'expérience

Méthanisation : les agriculteurs s’associent à Bièvre Isère

Bièvre Isère Communauté accompagne le développement de méthaniseurs portés et financés par des regroupements d’agriculteurs. Une initiative vertueuse et même vitale pour certaines exploitations.

PAR ARNAUD WYART - NOVEMBRE 2020
Bièvre Isère Communauté accompagne le développement de méthaniseurs portés et financés par des regroupements d’agriculteurs. ©Bièvre Isère communauté

Bien que le territoire de Bièvre Isère soit très agricole, il ne comptait jusqu’à présent qu’une seule unité de méthanisation en cogénération. Pourtant, parmi les objectifs fixés par le plan climat air-énergie territorial (PCAET), voté par les élus, figure l’augmentation de 12 à 32 % de la part d’énergie renouvelable dans la consommation territoriale d’ici 2050. La communauté Bièvre Isère a donc décidé d’impulser une dynamique en 2015, en partenariat avec la chambre d’agriculture et GRDF. « Nous avons lancé des études sur le potentiel de nos gisements méthanogènes. Celles-ci ont ensuite été affinées par des études de faisabilité technico-économique. La démarche de dialogue territorial, elle, a été mise en place avec notre interlocuteur principal : l’association Agri Biogaz en Dauphiné, qui représente les agriculteurs motivés. Quatre projets en injection ont finalement été retenus, mais l’un d’eux est pour le moment en stand-by. Le gisement est trop éloigné des réseaux, ce qui implique un coût de raccordement très élevé », explique Yannick Neuder, président de Bièvre Isère Communauté. Les trois autres projets (Méthabièvre à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, Terre Avenir à Saint-Jean-de-Bournay, et La Côte Bièvre à La Côte-Saint-André), sont quant à eux déjà bien avancés et les réunions publiques ont permis de rassurer la population (la capacité de production s’élèvera à 345 Nm3/h pour l’ensemble des trois projets). « Les interrogations étaient davantage dues à un manque de connaissance sur le sujet et à une certaine peur de la nouveauté. Certains riverains craignaient par exemple que leur rue se transforme en autoroute pour tracteurs, mais nous avons pu apaiser les tensions et des associations ont veillé à ce que tout soit respecté en matière de procédures et de sécurité. Concernant le développement d’une économie circulaire, les citoyens apprécient le recours au digestat inodore, les périodes d’épandage classiques n’étant pas toujours agréables », ajoute Yannick Neuder.

Des projets 100 % agricoles

De leur côté, les agriculteurs se sont regroupés sous la forme de trois sociétés par actions simplifiées (chaque projet comptant une dizaine d’exploitations actionnaires) afin d’organiser le financement et la réalisation des méthaniseurs. Au total, le budget s’élève à 17 millions d’euros. Pour lever ces fonds, les agriculteurs bénéficient de subventions octroyées par la région (1 615 000 euros en tout) et par le département (200 000 euros pour chaque projet), ainsi que d’une participation de l’Ademe. « Cela faisait partie de notre engagement de les aider à aller chercher des subventions auprès des principales structures. Nous les avons également accompagnés lors des phases administratives : demandes de permis de construire, validations des procédures ICPE [installation classée pour la protection de l’environnement], etc. », précise Yannick Neuder qui est aussi vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Le reste du financement est quant à lui pris en charge par les agriculteurs, via leur mise de départ et le recours à des emprunts classiques. « Il s’agit pour certains du projet d’une vie, mais nous avons encore beaucoup d’élevages sur le territoire et les méthaniseurs vont leur offrir la possibilité de se mettre collectivement aux normes (stabulations et autres), en traitant l’ensemble des effluents. Indirectement, cela va permettre à certains agriculteurs de maintenir leur activité, car ils n’avaient pas les moyens de réaliser les travaux nécessaires. L’autre avantage, c’est la diversification des revenus et une visibilité sur le long terme grâce aux tarifs d’achat négociés et garantis », précise Yannick Neuder. Retardé par la crise du Covid-19, le choix de la zone d’injection, prévu cet automne, sera finalement arrêté début 2021. Dès lors, les contrats de raccordement pourront être signés avec GRDF et les travaux débuteront immédiatement.

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