Le tour de la question

Méthanisation : odeurs et qualité de l’air passés au crible

Selon une étude réalisée dans les Pays de la Loire sur les odeurs et la qualité de l’air, les concentrations mesurées de trois polluants, méthane, hydrogène sulfuré et ammoniac, ne présentent pas de risque sur la santé de la population riveraine.

PAR AUDE FABRE - JANVIER 2024
Les zones les plus odorantes sont liées aux activités de transport et de manipulation des intrants. ©Aude Fabre

Le projet pilote Epique-FM, mené par Air Pays-de-la-Loire en collaboration avec l’association Aile entre 2021 et 2023, a dévoilé ses résultats concernant les odeurs et la qualité de l’air autour de cinq unités de méthanisation représentatives de la région : une unité à la ferme, deux collectifs agricoles et deux unités centralisées. Trois unités sont en injection et deux en cogénération. Par ailleurs, les bâtiments sont équipés ou non de ventilation et d’un biofiltre, qui traite les pollutions et les odeurs grâce à des micro-organismes. Le méthane et l’hydrogène sulfuré ont été suivis pendant un mois, et l’ammoniac, pendant deux semaines.

Pas de risque

Le rapport indique que « du point de vue de l’exposition aérienne à ces trois polluants, les concentrations mesurées ne présentent pas de risque sur la santé de la population riveraine ». Dans le détail, les niveaux de méthane observés sont équivalents « au bruit de fond mondial », à 1 400 µg/m³, « avec des élévations dans la soirée et la nuit, quand l’atmosphère est moins dispersive ». Pour l’hydrogène sulfuré, le seuil olfactif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 7 µg/m³ pendant 30 minutes, a été dépassé douze fois, représentant six heures au total sur un mois. Pour autant, la valeur du guide sanitaire de l’OMS (150 µg/m³ sur une journée) est respectée.

Concernant l’ammoniac, des niveaux plus élevés ont été observés en limite de propriété. Ils décroissent rapidement avec la distance. La valeur toxicologique de référence de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) de 500 µg/m³ est respectée puisque le maximum mesuré était de 40 µg/m³.

Des intrants odorants

Les secteurs les plus odorants sont les zones de stockage et de manipulation des intrants, les fosses à lisier et à graisse, ainsi que les cuves à boues. Les digesteurs et les fosses à digestat sont les secteurs les moins odorants. Le rapport précise qu’en présence d’un biofiltre, « l’abattement des odeurs est proche de 100 % ».

Ainsi le rapport préconise aux exploitants d’unités de méthanisation de « suivre précisément les “points d’échappement” » au niveau des secteurs les plus odorants en minimisant les durées de stockage d’intrants et d’ouverture des portes des bâtiments de stockage, en couvrant les fosses si elles sont à l’air libre. « Lors des opérations occasionnelles telles qu’un curage, le rapport préconise de maîtriser les échappements d’odeurs potentielles et d’informer en amont les riverains ». Il recommande aussi de garantir le bon état de fonctionnement des systèmes de traitement (biofiltres, cuves à hygiénisation…) et de maintenir les bonnes pratiques comme le nettoyage régulier des sols de l’unité.

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.

Veuillez noter que les cookies essentiels sont indispensables au fonctionnement du site, et qu’ils ne peuvent pas être désactivés.

Pour utiliser ce site Web, nous utilisons les cookies suivant qui sont techniquement nécessaires
  • wordpress_test_cookie
  • wordpress_logged_in_
  • wordpress_sec

Refuser tous les services
Accepter tous les services