Décryptage
Mettre en œuvre un plan de paysage
Le plan de paysage est l’un des seuls outils prenant en compte les spécificités d’un territoire. Il permet de mobiliser l’ensemble des acteurs locaux et de faciliter l’émergence de projets, notamment en matière d’énergies renouvelables.

Les plans de paysage ont été créés il y a une trentaine d’années et sont portés par des collectivités locales, rarement au-delà des intercommunalités. À l’époque, il s’agissait de démarches expérimentales, notamment dans le cadre de grands projets tels que l’arrivée de l’autoroute A75 aux abords de Saint-Flour, dans le Cantal, ou la réouverture pastorale de vallées vosgiennes qui s’étaient boisées suite au déclin de l’industrie. « L’idée était d’accompagner l’intégration des projets pour éviter, par exemple, l’installation de grandes enseignes commerciales à proximité des accès de l’autoroute », rappelle Jean-Pierre Thibault, président du collectif Paysages de l’après-pétrole. Les plans de paysage sont ensuite tombés quelque peu dans l’oubli, se concentrant davantage sur la connaissance du territoire que sur des actions concrètes, avant que le ministère de l’Écologie ne les relance en 2013 par la mise en place d’un appel à projets annuel (voir encadré).
Depuis 2020, un volet dédié à la transition énergétique a même été intégré au dispositif. « Voyant que l’appel à projets “plans de paysage” fonctionnait plutôt bien, avec une centaine de plans en cours d’élaboration, l’Ademe a jugé qu’il pourrait peut-être faciliter l’identification des zones d’implantation de renouvelables, mais également répondre aux problématiques d’efficacité d’énergétique, d’économies d’énergie, d’isolation de façades, etc. », explique Jean-Pierre Thibault.
Réconcilier les citoyens avec la transition énergétique
Depuis 2013, les plans de paysage doivent donc intégrer une mobilisation locale, des objectifs, mais aussi un programme de travaux : construction de sentiers, coupe d’arbres, restauration de haies, etc. La première étape consiste à faire étudier le territoire par un bureau d’études, avec la participation des habitants, des élus et des acteurs locaux. Cela permet d’analyser le paysage, ses enjeux et ses perspectives d’évolution (en intégrant les énergies renouvelables, des projets de rénovation, etc.), puis de fixer des objectifs de qualité paysagère. Ensuite, une feuille de route peut être élaborée, toujours avec les acteurs locaux et la population.
Les objectifs, eux, doivent être pris en compte dans les documents de planification (schéma de cohérence territoriale, plan local d’urbanisme, etc.). Pour les communes, qui sont chargées de cartographier les zones d’implantation dans le cadre de la loi relative à l’accélération des énergies renouvelables, cet outil s’avère très efficace. « Les communes qui avaient déjà rédigé un plan de paysage ont pu répondre sans problème aux exigences de la loi. En outre, cela permet de faciliter le lancement de projets, car tout le monde peut donner son avis. On prend en compte l’amélioration du cadre de vie dans la perspective d’une transition écologique heureuse », assure Jean-Pierre Thibault.
Appel à projets annuel
Pour en savoir plus sur le plan de paysage (notamment via des webinaires) et l’appel à projets annuel (fonctionnement, lauréats, etc.), les collectivités peuvent se rendre sur le site dédié du ministère de la Transition écologique. Une carte interactive des plans mis en œuvre est également disponible ici.