Stratégie

Photovoltaïque : la chambre d’agriculture de la Meuse prône la co-activité

Afin de soutenir le développement du photovoltaïque tout en protégeant les intérêts des agriculteurs, la chambre d’agriculture de la Meuse préconise le principe de co-activité. Une charte est également en préparation pour encadrer les installations au sol et s’assurer que les projets constituent une véritable plus-value pour les agriculteurs.

PAR ARNAUD WYART - SEPTEMBRE 2021
Les agriculteurs ont la possibilité d’investir dans des trackers. Ces équipements ont l’avantage de pouvoir être installés sur une zone de production tout en laissant passer les engins. ©DR

Pour des raisons économiques et sociétales, les agriculteurs montrent un intérêt croissant pour l’installation de panneaux solaires sur leurs exploitations. Une opération qui peut leur garantir de nouveaux revenus par la vente de l’électricité produite ou une réduction de leurs factures énergétiques en cas d’autoconsommation.

En toiture ou au sol

À ce titre, les installations en toiture sont les plus avantageuses. Elles permettent aux exploitations de tendre vers l’autonomie énergétique et leur déploiement peut intervenir lors du désamiantage d’un toit ou lors de la construction d’un nouveau bâtiment par exemple, ce qui permet de contenir les coûts. De leur côté, les installations au sol demandent un plus gros investissement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elles sont généralement mises en œuvre par des développeurs. Problème, ces acteurs recherchent de très grandes surfaces, parfois au détriment des cultures.

Consciente des enjeux, la chambre d’agriculture de la Meuse recommande une grande vigilance vis-à-vis des installations au sol, en particulier en ce qui concerne les aspects juridiques des projets. « Beaucoup d’agriculteurs sont démarchés par des acteurs qui sont intéressés par l’achat ou la location de terrains agricoles dans le but d’installer des panneaux au sol. Or, nous avons constaté que ce genre d’opération n’était pas forcément intéressant pour les agriculteurs. En cas de vente, l’agriculteur ne tire profit que de celle-ci. D’ailleurs, le partenariat se fait souvent sous la forme d’une location. Cela peut valoir pour des terrains non fertiles ou affichant des caractéristiques particulières comme les terrains militarisés, mais il est parfois préférable que l’agriculteur investisse lui-même lorsqu’il s’agit d’une installation de petite taille. Dans le cas d’une location de terrain, il est fortement conseillé à l’exploitant de comparer l’offre de plusieurs opérateurs afin de bénéficier des meilleurs prix, mais également de négocier un contrat en adéquation avec l’exploitation agricole, notamment au sujet de la transmission du contrat », explique Sandra Boban, conseillère énergie à la chambre d’agriculture de la Meuse.

Le principe de co-activité

Pour éviter les déconvenues financières et préserver les surfaces cultivables, la chambre d’agriculture de la Meuse préconise désormais l’application du principe de co-activité pour toutes les installations au sol du département. Cela signifie que les projets représentent un réel complément de revenus et permettent aux agriculteurs de continuer leur activité sur des surfaces, même si celles-ci affichent un faible rendement. Par exemple, les agriculteurs ont la possibilité d’investir dans des trackers. Ces équipements ont en effet l’avantage de pouvoir être installés sur une zone de production tout en laissant passer les engins.

« Il est selon nous favorable que les agriculteurs se posent les bonnes questions au préalable. Ai-je une consommation suffisante pour l’installation d’une centrale en autoconsommation ? Le terrain en question n’est-il pas trop éloigné du réseau ? En outre, bien que les installations solaires ne demandent pas trop d’entretien, elles nécessitent certaines compétences. L’activité agricole au quotidien est-elle compatible avec ce type d’initiative ? Il faut que cela soit simple d’utilisation pour les agriculteurs, facile d’entretien, y compris en cas de défaut ou de pertes de production. Enfin, le projet doit constituer une réelle plus-value financière pour l’exploitation », précise Sandra Boban.

Afin d’encadrer les installations au sol, la chambre d’agriculture de la Meuse rédige actuellement une charte. Celle-ci permettra de réguler l’implantation de photovoltaïque au sol en co-activité et de plafonner la surface des installations. Ces limites visent entre autres à s’assurer que les installations ne se fassent pas au détriment de surfaces cultivables et à encadrer les activités des opérateurs. À ce titre, la charte encourage les projets agrivoltaïques, ces derniers étant le modèle idéal en termes de co-activité.

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