Plessé veut défendre ses agriculteurs

« On parle beaucoup de préserver le tissu économique local, mais on oublie souvent l’agriculture, explique Aurélie Mézière. Elle est pourtant pourvoyeuse d’emplois non délocalisables, mais aussi de vie locale, d’enfants à l’école, de producteurs au marché hebdomadaire, de denrées pour la restauration collective, etc. »

Anticiper les transmissions

Accompagnée par l’association Cap 44 (Construire une agriculture paysanne performante et plurielle), la commune s’appuie sur plusieurs leviers pour préserver son tissu agricole, à commencer par celui de la transmission des exploitations. « Dans dix ans, la moitié des agriculteurs présents aujourd’hui sur le territoire seront à la retraite, ajoute l’élue. Il faut les aider à anticiper, car la passation intrafamiliale est de moins en moins répandue. » La commune a organisé plusieurs “Cafés installation” mettant en relation des futurs retraités et des repreneurs, bien souvent maraîchers. C’est le second axe du plan : privilégier une agriculture plurielle. « La communauté de communes, Redon Agglomération, à laquelle nous adhérons, a noté un déficit en fruits et légumes sur le territoire : cela nous intéresse de diversifier les cultures avec l’installation de maraîchers, d’autant que nous souhaitons favoriser les circuits courts, notamment via les commandes de la régie alimentaire municipale. » La commune projette ainsi d’accueillir un magasin de producteurs et de développer le marché hebdomadaire.

Privilégier l’agriculture nourricière

« Nous surveillons également de près les transferts fonciers à travers la vigie de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) afin qu’ils respectent l’objectif zéro artificialisation nette du PLU (plan local d’urbanisme), en cours de révision, mais aussi pour privilégier les projets agricoles ayant un rôle nourricier. » Un inventaire bocager, en cours de réalisation, sera adossé au PLU afin de préserver les ressources naturelles de la commune, ainsi qu’un suivi de la qualité de l’eau. « Nous adhérons au collectif des Communes sans pesticides et souhaitons sensibiliser les agriculteurs et les particuliers à leur usage. » L’équipe municipale n’a pas encore trouvé le levier idéal pour privilégier l’agriculture biologique, même si l’exonération de la taxe foncière pour les agriculteurs bio n’est pas exclue. « Nous souhaitons communiquer positivement sur l’agriculture, montrer aux jeunes que c’est un métier d’avenir, que l’on peut en vivre décemment, en bref, sortir de l’agribashing », conclut Aurélie Mézière.