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Pour faciliter leur valorisation, l’Institut français de la vigne et du vin cartographie ses déchets

Depuis 2010, l’IFV s’est lancé dans un travail de définition technique des sous-produits vini-viticoles, puis dans une cartographie par vignoble des producteurs et des installations de valorisation.

PAR EVA THIéBAUT - DéCEMBRE 2019
©Pixabay

Comment appliquer le principe de l’économie circulaire, qui vise notamment à transformer les sous-produits en ressources, dans le secteur du vin ? En 2010, l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) s’est penché sur la question, via une expérimentation nationale sur la valorisation des sous-produits vinicoles dont les résultats ont été publiés en 2013.

Identifier et cartographier les sous-produits

« Ce projet a permis de définir les caractéristiques techniques de chaque sous-produit et d’expliciter les filières possibles de valorisation , explique Émilie Adoir, chargée de mission à l’IFV. Il a aussi permis d’anticiper le décret du 18 août 2014 ». Depuis 2008, la réglementation européenne impose en effet l’élimination des sous-produits du vin dans le respect de la réglementation environnementale. Pour les viticulteurs français, cette obligation s’était traduite par l’obligation de livraison de la totalité des sous-produits dans des distilleries agréées. Or le décret de 2014 inclut dorénavant la méthanisation, le compostage ou l’épandage comme solutions possibles.

« Le premier projet a donc permis de savoir quels déchets pouvaient aller dans quelle filière, reprend Émilie Audoir. Mais il y manquait les enjeux territoriaux. » Financé par FranceAgriMer, l’institut a donc coordonné en 2016 un premier atlas de la biomasse viniviticole pour les vignobles Bourgogne Beaujolais Jura Savoie (BBJS), avec l’objectif de mettre en relation producteurs de déchets et valorisateurs. Un premier atlas qui a, selon Émilie Adoir, permis de définir une méthodologie de travail. « L’atlas du bassin sud-ouest, financé par l’Ademe et publié en octobre 2019 poursuit ce premier projet », explique la chargée de mission.

Vers une cartographie nationale de la valorisation

Quelles conclusions tirer de ces deux atlas ? « Ils ont permis d’identifier certains enjeux, comme le brûlage à l’air libre des sarments, interdit depuis 2011, et qui reste encore très présent dans le BBJS », explique Émilie Adoir. Dans le sud-ouest, les sarments seraient majoritairement broyés et épandus. « Par contre, nous y avons remarqué que les distilleries sont parfois très éloignées de certaines zones viticoles, souligne la chargée de mission. La connaissance de méthaniseurs plus proches de chez eux pourra intéresser les viticulteurs ». L’IFV a-t-il identifié des enjeux communs sur les deux territoires ? « Les questions du brûlage à l’air libre des souches arrachées et des déchets de pépinières restent pour le moment irrésolues », répond Émilie Adoir.

En 2020, l’IFV a prévu de poursuivre son travail de cartographie sur le vignoble du Languedoc-Roussillon en partenariat avec l’Inra de Montpellier, et un financement européen du programme Horizon 2020. « Ce projet prévoit une sous-tâche d’analyse du cycle de vie des différentes filières territoriales », note Émilie Adoir, qui ajoute que le vignoble du Val-de-Loire a également manifesté son intérêt pour une cartographie. « L’idée, à terme, c’est de couvrir tout le territoire national avec cet outil d’aide à la valorisation », conclut la chargée de mission.

Les filières possibles de valorisation des différents sous-produits.
© Émilie Adoir IFV

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