Retour d'expérience

Premier parc solaire sur support en bois brut

La coopérative citoyenne CéléWatt et l’entreprise d’ingénierie Mécojit construisent actuellement un nouveau parc solaire de 250 kW à Carayac, dans le Lot. Petite nouveauté : les panneaux photovoltaïques sont montés sur des structures en chêne brut issu des forêts locales.

PAR ARNAUD WYART - FéVRIER 2021
Même s’il va falloir attendre plusieurs années avant de pouvoir évaluer la pérennité du système, l’idée de CéléWatt a d’ores et déjà suscité un fort intérêt, notamment auprès de professionnels situés dans des pays très boisés. ©Celewatt

Après le succès de son premier parc citoyen mis en service en 2018, la coopérative CéléWatt souhaitait installer une ferme similaire, mais en favorisant davantage l’économie locale et en réduisant l’impact environnemental. Problème : il est difficile à son échelle d’avoir une influence sur les panneaux provenant d’Asie. « Nous avions essayé de choisir des panneaux français pour le premier parc, mais la commande était trop petite et les délais de fabrication trop longs. Financièrement, il est plus difficile de s’y retrouver et les gains en matière d’emploi ne sont pas si énormes. Les panneaux sont uniquement assemblés en France et il s’agit d’une phase très automatisée. En matière d’environnement, les différences sont elles aussi minimes, les matériaux étant de toute façon transportés par conteneur », explique Bertrand Delpeuch, président de CéléWatt. Ayant déjà fait le choix d’entreprises locales pour les études, la maintenance ou encore la pose de clôtures, il ne restait finalement à la coopérative que la possibilité de jouer sur les supports en acier. La réflexion est lancée dès 2019. « Sur le territoire, le chêne pousse très lentement, avec des arbres de faible diamètre mais extrêmement durs. Nous avions là une possibilité pour remplacer nos supports en acier. Le gain environnemental est très net si l’on compare la coupe d’arbres situés à 30 km avec toute la chaîne de fabrication de l’acier, depuis l’extraction du minerai jusqu’à son transport, sa transformation, le façonnage des supports, etc. En termes d’emploi, cela pouvait également nous permettre de faire travailler des entreprises locales, d’autant que les précédentes structures du premier parc venaient du Portugal. »

Nouveau débouché pour la filière du bois ?

Lorsque CéléWatt soumet son idée à Mécojit, l’entreprise avec laquelle elle avait construit le premier parc, trois conditions sont posées : obtenir un coût global équivalent, réfléchir à la durabilité du système et proposer un temps de montage comparable. Le développement des supports en bois a demandé plusieurs mois de travail et Mécojit a dû mettre au point deux prototypes avant de finaliser le procédé. Plusieurs entreprises locales ont d’ailleurs elles aussi participé au projet, notamment pour la création des patines de fixation et le montage des supports panneaux. « Nous avons opté pour du bois brut et non écorcé. Il a fallu mettre au point la patine qui s’enfonce dans le sol, mais aussi la fixation qui reçoit le bas du montant principal en bois. L’utilisation d’une tige filetée boulonnée permet quant à elle le mouvement entre les pièces, et le boulonnage lui-même contribue à renforcer la structure. Les assemblages se font sur site afin de s’adapter parfaitement au terrain. Visuellement, c’est assez différent d’un parc classique, mais sans influence sur la production puisque l’on pourra légèrement modifier l’orientation des panneaux en fonction des mois. » En outre, des modifications ont été apportées par Mécojit afin que les montants puissent être changés facilement, sans démontage de la structure. Des essais ont été menés afin de prévenir l’arrivée de champignons. « L’ensemble de la structure est hors d’eau, sauf la pointe basse qui descend vers le sol. Celle-ci sera vérifiée tous les trois ans par Mécojit. Au besoin, nous brûlerons légèrement la base ou nous appliquerons de l’huile dure pour augmenter la résistance à l’humidité. » Même s’il va falloir attendre plusieurs années avant de pouvoir évaluer la pérennité du système, l’idée de CéléWatt a d’ores et déjà suscité un fort intérêt, notamment auprès de professionnels situés dans des pays très boisés tels que l’Autriche, la Suède ou Cuba. De son côté, Mécojit a créé la marque MécoWood afin de commercialiser ce nouveau procédé. Deux contrats ont déjà été signés avec des particuliers pour l’équipement d’abris photovoltaïques. Une affaire à suivre.

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