Retour d'expérience

Réduire ses factures d’énergie à la ferme

Dans le département de Loire-Atlantique, une ferme laitière expérimente des actions efficaces pour réduire sa consommation électrique et son empreinte carbone. Explications.

PAR ARNAUD WYART - SEPTEMBRE 2022
Les différentes mesures ont montré qu’une bonne ventilation réduisait de 18 % la consommation du tank. ©DR

Depuis 2010, la ferme expérimentale de Derval, en Loire-Atlantique, spécialisée dans la production de lait, mène des actions dans le but de réduire ses factures d’électricité et son empreinte environnementale. Pour cela, un diagnostic des compteurs d’énergie (positionnés sur le tableau électrique) a d’abord été mené afin de mesurer les consommations d’électricité directes (pour l’activité de la ferme) et indirectes (pour la production et l’acheminement des aliments et des concentrés utilisés). Les fermes laitières affichent en effet de fortes consommations d’électricité, en raison de l’utilisation d’équipements tels qu’un tank à lait et une machine à traire. 

Avant de mener sa transition, la ferme de Derval consommait ainsi plus de 60 000 kWh au niveau de son activité et environ 40 000 kWh pour le côté administratif et pédagogique (bureaux et salle de formation). « L’enjeu consistait, dans un premiera temps, à réduire la consommation d’électricité de la ferme à l’aide de solutions simples et de bon sens, sans partir dans de lourds investissements », explique Thomas Huneaux, responsable de la ferme expérimentale de Derval. 

L’exploitation s’est donc penchée sur le tank à lait, principal poste de consommation (50 % de la consommation du bloc traite, soit 27 kWh par litre de lait) et dont le rôle consiste à refroidir le lait. À ce titre, Thomas Huneau a constaté qu’une mauvaise aération entraînait le colmatage de l’élément de ventilation. Or, ce colmatage rend difficile le travail de la machine, qui doit consommer davantage pour atteindre ses objectifs de refroidissement. De même, l’exploitant a testé l’effet d’un entretien régulier du tank. « Nous avons maintenu le tank dans une pièce fermée, puis nous avons favorisé la ventilation par de grandes ouvertures. Les différentes mesures ont montré qu’une bonne ventilation réduisait de 18 % la consommation du tank. Nous avons également laissé les condensateurs du tank s’encrasser pendant un an, puis nous les avons nettoyés et dépoussiérés par un brossage en profondeur. Cela a permis, cette fois, de réduire la consommation de 20 %. »

Des équipements plus performants

La ferme s’est ensuite tournée vers des solutions d’économie d’énergie, à commencer par un prérefroidisseur. Placé entre la machine à traire et le tank à lait, celui-ci permet, via un échangeur tubulaire, de tiédir de l’eau à 20 °C grâce aux calories présentes dans le lait. Ce dernier n’arrivant plus dans le tank à 37 °C, mais à 17 °C, la machine doit fournir moins d’efforts pour baisser la température à 4 °C. L’opération permet ainsi de réduire de 40 % la consommation en électricité du tank. L’eau est quant à elle dirigée vers les abreuvoirs des vaches. « Il faut compter un investissement de 6 000 à 7 000 euros, mais cela permet de réduire sensiblement les factures d’énergie et le retour sur investissement intervient assez rapidement, après cinq ou six ans », précise Thomas Huneau. 

En outre, la ferme de Derval a équipé son tank à lait d’un récupérateur de calories. Les calories présentes dans la cuve du tank permettent ainsi de chauffer de l’eau jusqu’à 55 °C, grâce à une pompe à chaleur. Celle-ci est ensuite dirigée vers le chauffe-eau pour monter à 70 °C, avec à la clé une réduction de la consommation du chauffe-eau comprise entre 70 et 90 % (sans le récupérateur, l’eau arrive en effet à 12 °C). Au total, ces actions ont permis à l’exploitation de réduire ses consommations d’électricité de 20 000 kWh pour son activité agricole. 

Par ailleurs, la ferme Derval participe à l’approvisionnement d’une unité de méthanisation de 450 kW en cogénération. Elle alimente celle-ci en lisier et récupère le digestat pour fertiliser ses cultures. Pour réduire la consommation d’énergie fossile de la ferme, Thomas Huneau réfléchit désormais à l’expérimentation d’un tracteur électrique en rétrofit et à l’installation de panneaux photovoltaïques en autoconsommation.

Consommations d’électricité avant/après

Avant : 60 000 kWh par an pour l’activité et 40 000 kWh par an pour les bureaux
Après : 40 000 kWh par an pour l’activité et 40 000 kWh par an pour les bureaux
Investissement global de 10 000 euros pour une économie de 2 200 euros par an.
Avertissement : ces chiffres d’économie de facture sont donnés à titre indicatif. Ils sont calculés à partir des expériences réalisées. Mais les investissements sont récents, ce qui donne peu de recul, et les prix de l’énergie continuent à augmenter.

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