Entretien

Remise sur pied de centrales solaires en milieu de vie

La société Ener-pacte propose la reprise d’installations photovoltaïques existantes pour en garantir la rentabilité. L’opération est gratuite pour les propriétaires. 90 % de ses clients sont des agriculteurs ayant investi dans des centrales en toiture.

PAR CAROLE RAP - DéCEMBRE 2021
Ener-pacte a rénové une centaine de centrales, dont 90 % appartenant à des agriculteurs et 10 % à des industriels. ©Ener-pacte

Fondée en 2016 par trois spécialistes du solaire, Ener-pacte propose du rétrofit sur mesure et à ses frais. Cette PME lyonnaise rénove les centrales photovoltaïques en milieu de vie afin d’augmenter leur production et de remettre l’installation en conformité si besoin. Les clients n’ont rien à payer, car l’entreprise se rémunère sur le surplus de performance généré par son intervention. Si la production ne s’améliore pas, Enerpacte ne perçoit rien. D’où l’importance pour elle de bien choisir ses clients. À ce jour, elle a rénové « une centaine de centrales, dont 90 % appartenant à des agriculteurs et 10 % à des industriels. Il s’agit de centrales sur toiture de 70 kW jusqu’à 1 MW, avec une moyenne de 150 kW », explique Manuel Emig, l’un des cofondateurs. La plupart de ces installations sont âgées d’une dizaine d’années. Il leur reste en moyenne dix ans de vente de leur production sous tarif d’achat, c’est-à-dire à un prix fixe garanti par l’État. C’est là qu’Ener-pacte intervient.

Repérer les erreurs

Première action, accroître leur performance. Grâce à ses algorithmes développés en interne, l’entreprise analyse la production réelle d’une centrale en la comparant aux données météorologiques qu’elle acquiert pour le site. « Les centrales sous-produisent en moyenne de 15 à 20 %. Les raisons sont nombreuses : problèmes de modules, d’onduleurs, de câblage, de points chauds (certains panneaux chauffent trop). Ou encore c’est la structuration de la centrale en toiture qui n’a pas été bien pensée. Ces problèmes ne sont pas simples à identifier et peuvent mener à une perte, mais aussi à des incendies », assure Manuel Emig. D’où la seconde action d’Ener-pacte : vérifier la conformité de l’installation. « Certaines centrales ne sont pas conformes au tarif d’achat dont elles bénéficient, sans que le client le sache. Par exemple, si un panneau est cassé, on n’a pas le droit de le remplacer sans demander l’autorisation à EDF. Des clients l’ont fait sans le savoir. Le risque est de perdre le tarif d’achat en cas de contrôle. Nous identifions aussi tous les problèmes qui pourraient mener à un incendie », poursuit le cofondateur.

Revenu garanti

Cet audit préalable dure environ deux mois, aux frais d’Ener-pacte. Si l’entreprise juge l’opération rentable, et si son client est d’accord, elle procède aux modifications techniques nécessaires, ce qui peut prendre encore plusieurs mois. Ensuite, le propriétaire de la centrale continuera à percevoir la rémunération liée à la vente de sa production solaire. Mais il s’engage à reverser à Ener-pacte la majorité de la rentabilité additionnelle réalisée grâce au rétrofit effectué, et ce jusqu’à la fin du tarif d’achat. « Nous lui garantissons un revenu avant impôt. Nous prenons 80 % de la différence entre ce que nous lui avons garanti et ce que la centrale a réalisé. Le compte de résultat est validé par son comptable », explique Manuel Emig. Par ailleurs, « notre contrat s’arrête avec la fin du tarif d’achat. Nos clients vont bénéficier d’une centrale solaire en très bon état avec une durée de vie largement prolongée et avec une meilleure production. Ils pourront soit autoconsommer, soit revendre leur énergie sur le marché, probablement les deux au vu de la taille de ces centrales. Ils continueront donc à faire des économies et à générer des revenus importants. » 

Profil de jeune pousse

Ener-pacte emploie une vingtaine de personnes : des ingénieurs en recherche et développement, des data analystes, des informaticiens pour développer les outils, des techniciens, des personnes qui analysent les documents, une équipe commerciale et marketing. La PME a réalisé un premier chiffre d’affaires en 2019 et devrait atteindre la rentabilité en 2022. Son modèle économique consiste à investir dans des audits (environ 15 000 € chacun) puis à percevoir un revenu récurrent généré par le surplus de production des centrales qu’elle a rénovées. Prochaine étape : « exporter notre technologie. Nous prévoyons une levée de fonds pour financer l’export. Sur certains marchés, nous pourrons octroyer une licence de notre logiciel à une entreprise locale qui commercialisera l’offre. Sur d’autres, nous reproduirons ce que nous faisons déjà en France », explique Manuel Emig.

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