Rennes : Le P’tit gallo fait sa transition énergétique

Qui habite près de Rennes a forcément goûté les yaourts bio de la ferme du P’tit Gallo. Mais le consommateur ne sait pas forcément que cette ferme met tout en œuvre pour être autonome en énergie. «.L’idée est simple. Notre atelier de transformation est très gourmand en énergie. Je me suis dit, dans les années 2010, qu’il fallait utiliser les ressources présentes à la ferme pour répondre à ce besoin », résume Yves Simon, qui a repris l’exploitation familiale bio en 2004. Le P’tit Gallo, à Montreuil-le-Gast, c’est 100 hectares, 75 vaches laitières et près de 90 % du lait (400 000 litres par an) qui devient yaourts et crèmes desserts.
Après avoir participé à des réunions proposées par sa communauté de communes autour de la mise en place du PCAET notamment, Yves Simon décide d’installer une chaudière à bois déchiqueté. « Elle est alimentée par du bois issu de l’entretien de nos haies, autour de 50/60 m³ par an, pour une puissance de 35 kW. Au final, elle chauffe trois maisons, eau chaude sanitaire comprise, dont la nôtre », détaille-t-il.

Photovoltaïque autoconsommé

Il y a trois ans, l’agriculteur doit refaire un hangar. Vient alors l’opportunité du photovoltaïque. « Il était hors de question que l’on revende totalement l’électricité, ça nous paraissait illogique. » À l’époque, l’autoconsommation en est à ses balbutiements, on tente de le dissuader, mais Yves Simon insiste pour qu’on lui soumette une étude de faisabilité en ce sens. Il fait finalement installer des panneaux solaires d’une puissance de 125 kWc. 50 % de la production moyenne annuelle (63 sur 126 MWh) est aujourd’hui autoconsommée par le laboratoire et la salle de traite. « Je ne regrette pas du tout le choix de l’autoconsommation, surtout au regard des prix de l’électricité qui vont chaque année augmenter. Mon retour sur investissement est évalué à neuf/dix ans. » Cette installation est pilotée de manière intelligente via le système Enerfox. Ainsi, la ferme adapte certains usages (la production de glaces) en fonction de la production solaire.

60 % des besoins couverts par la microméthanisation

Dernier investissement, en 2019 : une unité de microméthanisation. « La fosse à lisier, de 1 300 m³, est recouverte d’une bâche flottante (système Nénufar). Le biogaz est capté directement et stocké dans la couverture avant d’être envoyé sur la chaudière de l’atelier de transformation. » La microméthanisation permet de produire 97 MWh de chaleur par an. Microméthanisation et photovoltaïque autoconsommé permettent donc de couvrir 60 % à 70.% des besoins de l’atelier. « La microméthanisation est la solution parfaite pour une ferme comme la nôtre avec de gros besoins en énergie et un système en pâturage où les vaches sont en extérieur neuf mois de l’année. » Yves Simon précise être particulièrement intéressé par toutes ces questions énergétiques et que cela demande de passer du temps avant de se lancer dans des projets.