Entretien

Transition énergétique, pour l’agriculture aussi

Passer à l’écoconduite des tracteurs, revoir ses postes consommateurs d’énergie sur l’exploitation, voire son mode de production, permettra de réaliser des économies d’énergie. Jean-Luc Bochu, responsable de l’activité Agriculture-Énergie-Climat à Solagro, fait le point.

PAR AUDE FABRE - DéCEMBRE 2022
Jean-Luc Bochu, responsable de l’activité Agriculture-Énergie-Climat à Solagro. ©Solagro

Quels comportements permettent de réduire sa consommation d’énergie à la ferme ?

À court terme, les solutions énergétiques portant sur le “bon usage” des tracteurs et autres automoteurs agricoles, que ce soit le diagnostic au banc d’essai mobile ou la formation à la conduite économe, permettraient des gains “faciles” de 10 à 15 % de consommation sans investissement notable.

Sur quels postes agir à plus long terme ?

Comme nous l’avons écrit dans le rapport pour l’Ademe, Agriculture et efficacité énergétique, paru en 2019, le bilan énergétique du secteur agricole présente un mix dominé par les produits pétroliers représentant 75 % de la consommation agricole en 2015, suivis par l’électricité avec 16 % et le gaz avec 6 %. Depuis un an, la hausse du prix de l’énergie, que ce soit les carburants, les engrais (fabriqués à partir de gaz) ou l’électricité, pousse les agriculteurs à trouver des alternatives aux modes de production actuels. Les carburants représentent 60 % des consommations d’énergie directe en agriculture. Vient ensuite l’énergie directe spécifique aux productions animales, aux serres, à l’irrigation et au séchage des grains. Néanmoins, l’énergie directe ne représente elle-même “que” 51 % de la consommation totale du secteur agricole. Le reste est généré par la fabrication et le transport des intrants, avec en tête les engrais (azotés notamment) et l’aliment du bétail.

En investissant, quelles sont les actions possibles ?

Nous avons identifié, pour chaque type de production, les solutions énergétiques qui ont le plus fort potentiel d’économie d’énergie. À condition de consentir un certain investissement :

  • Pour les carburants des cultures : le changement des itinéraires techniques. En effet, l’agriculture de conservation des sols se traduit par une réduction du travail du sol (non-labour, semis direct…), une couverture permanente du sol, et un allongement des rotations permet de réduire aussi sa dépendance aux carburants et intrants.
  • Pour l’irrigation : le changement des pompes d’irrigation.
  • Pour les serres : la récupération d’énergie fatale.
  • Pour les productions laitières : le recours à un prérefroidisseur et à un récupérateur de chaleur sur le tank à lait.
  • Pour les carburants en bâtiment herbivores : l’automatisation du paillage et de l’alimentation.
  • Pour l’élevage porcin : les ventilateurs économes et contrôlés selon les besoins réels.
  • Pour l’élevage de volailles : l’isolation des bâtiments avicoles.

Anticiper les coupures électriques potentielles

En bâtiments porcins et volailles, où le recours à la ventilation – et au chauffage pour les volailles – est vital, les exploitations sont, pour la plupart, pourvues de groupes électrogènes afin de parer aux coupures électriques. En revanche, en élevage laitier, l’organisation de la traite devra s’adapter aux éventuelles coupures. Ces dernières ne devant pas excéder deux heures, elles ne devraient pas avoir de lourdes conséquences sur l’activité agricole à condition de les anticiper. Pour être informé 24 h avant du créneau horaire de la coupure, il faut s’inscrire sur le site Écowatt.

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