Stratégie

Un observatoire de la méthanisation dans le Lot ?

La préfecture du Lot et le Parc naturel régional des Causses du Quercy ont décidé de créer le premier observatoire participatif de la méthanisation. Celui-ci doit permettre de suivre l’impact environnemental des installations, mais également d’instaurer un débat constructif avec les riverains et les associations. Dans le contexte des élections régionales, le projet est toutefois remis en cause.

PAR ARNAUD WYART - JUIN 2021
L’idée d’un observatoire scientifique de la méthanisation est née en 2016. ©DR

L’idée d’un observatoire scientifique de la méthanisation est née en 2016. À l’époque, l’État avait donné son accord pour l’installation et l’exploitation d’une unité sur la zone des Causses, mais le projet, sorti trop rapidement, avait provoqué de nombreuses levées de bouclier. « L’enquête publique avait été menée durant l’été. Les riverains et les associations n’ont pas eu suffisamment de temps pour travailler le dossier et faire des observations. De notre côté, nous avions donné un avis favorable, mais avec des réserves. Le projet suscitant des craintes en termes de pollution à moyen et long termes, nous avions suggéré l’extension de notre propre observatoire qui suit déjà des paramètres tels que la température des eaux souterraines, leur PH… », explique Philippe Andlauer, directeur du Parc naturel régional (PNR) des Causses du Quercy. Malgré la création par l’État d’un comité de suivi rassemblant toutes les parties prenantes, les oppositions n’ont jamais cessé. La préfecture a alors sollicité une mission du Conseil général de l’environnement et du développement durable. Fin 2019, celui-ci a finalement entériné le projet d’un observatoire élargi.

Fonctionnement participatif

Covid–19 oblige, la préfecture et le PNR ont néanmoins dû attendre fin 2020 pour se remettre au travail et rédiger un projet de règlement intérieur. Présenté en janvier 2021, celui-ci a été validé par l’ensemble des acteurs (comités locaux, élus, riverains, exploitants, etc.). Il définit notamment la mise en place de six groupes de travail chargés de suivre les impacts potentiels de la méthanisation sur les abeilles, les pollinisateurs et l’avifaune ; les impacts potentiels sur la microfaune des sols ; la valeur agronomique du digestat ; les risques de percolation ; la qualité des eaux souterraines et enfin la qualité de l’air et des nuisances olfactives. Ces groupes seront coordonnés par un comité de pilotage composé d’un président (issu du PNR), d’un référent technique et d’un référent scientifique. « Nous souhaitons mettre à disposition des ressources bibliographiques, mais également lancer des expérimentations sur le terrain. Pour cela, nous allons définir les conditions d’expérimentation (durées, modes d’analyse, etc.), puis des tests seront menés dans chaque groupe par des binômes scientifiques (un expert de l’Institut national de la recherche agronomique, par exemple) et techniques (un expert du PNR, de la chambre d’agriculture…). En outre, les collectivités, l’État, les habitants et les associations pourront, quelle que soit leur position, participer aux débats et donner un avis en fonction de l’analyse des résultats et de l’évolution de la situation locale », précise Philippe Andlauer.

Blocages budgétaires et politiques

L’observatoire devait être lancé début 2021, mais il restait à trouver des financements pour couvrir les frais de fonctionnement et le coût des analyses en laboratoire. Les structures, elles, existent déjà. Malheureusement, l’État n’est pas encore parvenu à boucler un plan de financement et le contexte politique s’est tendu. « Des plaintes ont été déposées vis-à-vis de différents projets de méthanisation dans le Lot. Le département est prêt à apporter sa contribution mais désormais, la région Occitanie veut mettre en place un observatoire à l’échelle régionale. Certains souhaitent un débat extraterritorial afin d’éviter au maximum les oppositions. Le Sénat a d’ailleurs mis en place une mission pour trancher. Nous avons de notre côté proposé de lancer partiellement l’observatoire afin de suivre des paramètres peu conflictuels tels que la mortalité des abeilles, mais le sujet n’est pas la priorité des élus actuellement. Nous y verrons plus clair après les élections », conclut Philippe Andlauer.

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