Retour d'expérience

Un village de la Drôme, pionnier de l’autoconsommation collective

Le groupe Valeco expérimente l’autoconsommation collective autour d’une centrale agrivoltaïque de 400 kW dans la Vienne, avec l’objectif d’étendre l’opération à un projet plus important.

PAR ARNAUD WYART - JUIN 2025
Les premières installations solaires étaient destinées à l’injection dans le réseau, mais la SAS a parallèlement développé un projet en autoconsommation sur le bâtiment d’un agriculteur. ©DR

Dans la commune de Saint-Julien-en-Quint, dans la Drôme, l’aventure solaire commence en 2016, à l’initiative du maire et d’anciens élus. Engagés et très actifs sur le territoire, ceux-ci s’étaient d’abord intéressés à l’hydrogène vert, avant de s’orienter vers la production photovoltaïque en circuit court. L’idée s’est propagée dans les cinq communes voisines et les élus ont créé l’association Acoprev pour lancer la dynamique. L’association a d’ailleurs été rapidement relayée par la SAS Acoprev Centrales villageoises du Val de Quint dans le but d’investir et de vendre l’électricité localement.

Les élus se sont formés sur le terrain et ils ont acquis une expertise, au fur et à mesure de l’avancée des projets. Cela a d’ailleurs abouti à la création de la société d’ingénierie ÉnOTéA qui a accompagné le développement du projet. « Nous avons exploré, avec des partenaires et dans le cadre de projets européens, les premiers sujets d’autoconsommation collective, explique Hubert Rémillieux, président d’ÉnOTéA et chef de projet Acoprev. Acoprev a également mené les négociations pour la première dérogation aux critères de proximité géographique*. Nous avons ainsi obtenu la mise en place d’un périmètre de 20 km pour installer les centrales. »

Cinq centrales en autoconsommation

À l’époque, la réglementation était moins favorable à l’autoconsommation collective. Les porteurs de projet devaient choisir entre ce modèle et la vente totale à EDF Obligation d’achat. Les premières installations solaires ont donc été destinées à l’injection dans le réseau, mais la SAS a parallèlement développé un projet en autoconsommation sur le bâtiment d’un agriculteur. « D’autres centrales ont ensuite été installées dans les différentes communes, sur un autre bâtiment agricole, une habitation et récemment une ombrière. La puissance des centrales en autoconsommation est de 130 kWc. L’ensemble de nos centrales produit 320 000 kWh/an au total, dont 165 000 kWh/an dédiés à l’autoconsommation », indique Hubert Rémillieux.

La SAS, qui compte aujourd’hui 130 actionnaires (collectivités locales, entreprises et citoyens), investit avec des fonds propres et via des prêts bancaires. Le premier projet en autoconsommation, par exemple, a nécessité un budget de 58 000 €, financé en partie par une subvention régionale et une aide européenne. « Pour devenir actionnaire, le ticket d’entrée est de 100 €, soit le prix d’une part. Cela permet de facilement devenir autoconsommateur et de participer aux assemblées générales, au même titre que de plus gros actionnaires. » En termes de stratégie, la SAS a décidé de faire appel à des entreprises locales pour mener les travaux et les bénéfices sont réinvestis dans le développement de nouveaux projets.

Une électricité moins chère

Parmi les actionnaires de la SAS, 60 sont actuellement autoconsommateurs. Ils achètent à la SAS l’électricité à un tarif fixe et avantageux pour couvrir une bonne partie de leur consommation. « Grâce à l’autoconsommation collective, nous sommes déconnectés des agitations du marché. Il y a deux ans, nous étions 30 % moins chers que le tarif réglementé. Désormais, le gain est d’environ 10-15 % », assure Hubert Rémillieux.

De leur côté, les autoconsommateurs apprécient cette démarche locale, notamment un agriculteur qui cultive des champignons, une activité très énergivore. La SAS lui permet ainsi de couvrir 30 % de sa consommation. « Acoprev a été l’un des pionniers de l’autoconsommation collective et nous avons acquis une certaine notoriété. C’est aussi une fierté pour une commune rurale de 150 habitants. » Faisant maintenant partie du paysage local, Acoprev développe des projets en autoconsommation afin d’accueillir de nouveaux bénéficiaires et le surplus sera vendu en obligation d’achat. 

* Il est désormais possible, par dérogation, d’élargir le périmètre d’une opération d’autoconsommation collective à un rayon de 10 ou 20 km autour de l’installation photovoltaïque, bien plus que les 2 km réglementaires.

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