Décryptage
Une nouvelle banque pour la transition énergétique
Initiative de la Banque populaire Auvergne-Rhône-Alpes, la Banque de la transition énergétique propose des produits d’épargne permettant de financer des projets dans la région.
Créée le 15 septembre dernier, la Banque de la transition énergétique est une nouvelle entité de la Banque populaire Auvergne-Rhône-Alpes. Destinée aux PME et aux agriculteurs pour leurs projets de rénovation et de production d’énergies renouvelables, elle vise à pallier le manque d’expertise des banques traditionnelles. «.Les dossiers liés à la transition énergétique étaient souvent mal montés. Nos conseillers ne connaissaient pas suffisamment des sujets tels que le photovoltaïque ou la méthanisation. Si nous souhaitions jouer notre rôle de banque coopérative régionale sur le territoire, il nous fallait structurer une véritable filière, notamment en professionnalisant l’étude des dossiers », explique Pierre-Henri Grenier, directeur de la Banque de la transition énergétique. L’autre facteur déterminant réside dans un changement de mentalité chez les clients eux-mêmes. En effet, 80 % d’entre eux souhaitent désormais que leur épargne soit pleinement consacrée au financement de la transition énergétique.
Une épargne dédiée à la transition énergétique
La Banque de la transition énergétique propose des livrets bancaires rémunérés de manière traditionnelle (avec liquidité, garantie en capital, etc.), mais elle assure également la traçabilité, à l’instar de la Caisse des dépôts qui finance le logement social avec le Livret A. Pour cela, les sommes collectées auprès de la Banque populaire ont été sorties du bilan et placées dans une structure à part. Cela permet de les consacrer intégralement au financement de la transition énergétique, sans risque de mutualisation. L’offre de produits d’épargne sera d’ailleurs élargie le mois prochain avec un crédit-bail jusqu’à 12 ans. « Cela nous permettra de satisfaire une grande partie des besoins de financement des projets photovoltaïques. Notre objectif consiste à profiter de notre expérience pour simplifier et massifier le processus de financement, notamment pour ce tout ce qui est à guichet unique », poursuit Pierre-Henri Grenier. De leur côté, les projets accompagnés seront réactualisés tous les mois sur le site de la banque. Parmi les premiers projets financés, figurent par exemple une unité de méthanisation à Sainte-Eulalie, dans le Cantal, ou des ombrières de parking photovoltaïques à Gières, Seyssins et Vif en Isère.
Une banque ancrée dans les zones rurales
En termes de conseil, 5 experts ont été mobilisés et 22 conseillers ont été formés afin de répondre aux besoins des PME et des agriculteurs, en particulier en zone rurale. « Les projets de méthanisation requièrent par exemple un haut niveau d’expertise, d’autant que nous sommes sur du cas par cas, estime Pierre-Henri Grenier. Notre rôle consiste à accompagner les agriculteurs et à leur proposer une solution de financement classique avec la meilleure garantie en fonction de l’origine des intrants, de la technique utilisée et de la valorisation du digestat. » La Banque de la transition énergétique travaille également avec la Région dans le but de remplacer les toitures agricoles en fibrociment par des panneaux photovoltaïques. Pour la banque, il s’agit d’accompagner les projets, mais également de les susciter : « Nous allons par exemple inciter un agriculteur à valoriser sa toiture avec du photovoltaïque et lui recommander des installateurs. Une fois le projet monté, nous pourrons assurer son financement plus rapidement et plus facilement. »