Passer aux renouvelables
Autoconsommer l’énergie photovoltaïque produite sur des ombrières
Dans le département d’Indre-et-Loire, l’entreprise industrielle SKF s’est dotée d’ombrières photovoltaïques afin d’autoconsommer la totalité de l’électricité produite. Le projet sera rentabilisé en cinq ans. Explications.
Basée à Saint-Cyr-sur-Loire, SKF est une filiale du groupe suédois éponyme, spécialisée dans la fabrication de roulements à billes pour les secteurs industriel et automobile. Engagée dans le développement durable depuis plusieurs années, l’entreprise avait déjà installé une chaufferie biomasse en 2011. En 2018, elle décide d’installer des panneaux photovoltaïques sur le parking des salariés, d’abord pour injecter l’électricité dans le réseau. « À l’époque, la démarche n’était pas purement économique. Cependant, nous nous sommes rendu compte, pendant le montage du projet, qu’il serait peut-être plus intéressant de passer en autoconsommation, d’autant que cela n’était pas possible auparavant », explique Éric Beghini, directeur du site. En raison de la crise du Covid, survenue pendant le montage, les travaux ont dû être repoussés à début 2022. Avec la flambée des prix de l’énergie, le choix de l’autoconsommation est apparu alors d’autant plus pertinent. Il faut dire que SKF consomme environ 45 GWh/an d’électricité. « Nos factures ont augmenté de 10 à 20 millions d’euros par an », affirme Éric Beghini.
12 000 m2 de modules
Pour définir une solution, SKF n’a pas fait appel à un bureau d’études. L’entreprise suit ses consommations depuis un moment et elle a choisi elle-même l’installation de panneaux solaires sur ombrières. « Nous avons fait appel à Eiffage Énergie, qui nous a fourni le projet clé en main : montage, dimensionnement, fabrication et mise en place des ombrières, ainsi qu’un contrat de maintenance à long terme », précise Éric Beghini. Au total, le budget s’est élevé à 3,8 millions d’euros, financés en partie par des certificats d’économie d’énergie. Les travaux, eux, ont duré un an. « Trois mois ont été nécessaires pour les fondations et la structure en acier et il a fallu deux mois pour monter les modules. Nous avons cependant subi un retard de plusieurs mois pour leur livraison », indique Éric Beghini. L’installation a finalement été mise en service en décembre 2022. Elle intègre 14 rangées qui couvrent 60 % de la surface du parking, ce qui représente 12 000 m2 de panneaux.
6 % d’autoconsommation
Grâce à ce projet, SKF compte produire 6 % de sa consommation d’électricité. Selon l’entreprise, l’objectif devrait être rapidement atteint. Si, en janvier dernier, le taux d’autoproduction n’était que de 2 %, il est déjà passé à 9 % en avril, avec le retour des beaux jours. Le mois dernier, la production a de son côté dépassé le premier GWh depuis le démarrage, pour un objectif fixé de 2 GWh sur un an. Dans un contexte de crise énergétique, le retour sur investissement, qui devait à l’origine intervenir au bout de neuf ou dix ans, a été raccourci à cinq ans. SKF étudie désormais le déploiement, en 2024, de panneaux solaires sur les toitures de ses bâtiments industriels. L’entreprise a également commencé à installer des bornes de recharge pour sa flotte de véhicules électriques. « Dans le cadre du projet d’ombrières, nous avons réalisé des travaux de précâblage afin d’installer 200 bornes à terme. Pour le moment, 30 bornes ont été déployées et sont actuellement mises en service », explique Éric Beghini.