Bâtiments modulaires avec toiture solaire pour les JO

Loxam Module loue des constructions modulaires pour de nombreuses applications : bases vie sur des chantiers, salles de classes, locaux de bureaux, souvent pour de longues périodes, en moyenne 24 mois. Ces Modulox de 15 m2 sont « équipés de prises de courant, de chauffage, de climatisation, de lumière », indique Jérôme Cornu, directeur commercial national de Loxam Module. En 2022, la filiale du groupe Loxam s’est mise à étudier la possibilité de les doter de panneaux solaires. Premier objectif, les rendre autonomes du point de vue électrique, « pour nos clients hors réseau, notamment dans le secteur ferroviaire et les travaux publics routiers, en remplacement des groupes électrogènes au diesel », explique Jérôme Cornu. L’entreprise a choisi EcoSun innovations, spécialiste de solutions solaires plug and play mobiles. « Nous avons défini ensemble le Frame-Watt [marque déposée, ndlr], une structure de six panneaux photovoltaïques qui vient s’emboîter sur notre module, couvrant quasiment toute la toiture, pour une puissance de 2,25 kW. Nous voulions un accessoire indépendant, qui soit facile à poser, à enlever et à stocker », relate Bertrand Loubier, responsable d’études chez Loxam Module. Ecosun a aussi mis au point une armoire contenant un système d’onduleurs et quatre batteries pour rendre le module autonome. Plus d’une année d’échanges techniques a été nécessaire, avec une longue période de tests sur un été et un hiver. Elle a permis de vérifier la capacité de la toiture solaire et des batteries à faire fonctionner une climatisation de 3 500 watts ou un chauffage, ainsi que les équipements classiques d’un poste de travail (lumières, ordinateur, etc.). « Il est possible d’alimenter jusqu’à deux modules avec un Frame-Watt et les quatre batteries », assure Jérôme Cornu.

Réduire les factures électriques

Loxam Module a ensuite demandé aux équipes d’EcoSun de concevoir une seconde version, avec un nouvel objectif : qu’elle soit également adaptée aux Modulox connectés au réseau. « Cela peut intéresser les entreprises de construction, pour lesquelles les bases vie représentent 60 % de la consommation électrique, dont 60 % pour le chauffage. Elles cherchent des solutions pour diminuer leur facture d’électricité. Certaines ont aussi besoin de verdir leur chantier, notamment pour répondre à des marchés de construction qui demandent une réduction des émissions de CO2, comme dans le cadre de la certification Breeam (1) par exemple », précise Jérôme Cornu. Leur premier client sera l’organisateur des Jeux olympiques Paris 2024. « Nous allons fournir 1 500 modules, dont une vingtaine équipés de la solution Frame-Watt », se réjouit le directeur commercial de Loxam Module. Ces modules seront par la suite disponibles à la location pour les entreprises, c’est-à-dire vers la fin de l’année 2024. En ce qui concerne les tarifs, Loxam Module a fait en sorte que les modules avec toiture solaire reviennent au même prix pour ses clients, à la location, qu’un module avec groupe électrogène. Dans ses calculs, l’entreprise a intégré l’achat de diesel, qui est généralement à la charge des clients (les acteurs du ferroviaire ou des travaux routiers louent des modules en moyenne pendant douze mois). De plus, elle a décidé d’amortir cet investissement sur une durée plus longue que prévue, afin de pouvoir proposer un prix qui reste abordable, considérant que « le marché n’est pas encore tout à fait mature ». En espérant qu’il le sera bientôt.

(1) La certification britannique Breeam, ou Building Research Establishment Environmental Assessment Method, est un standard international pour évaluer l’impact environnemental d’un bâtiment.