Apprendre des autres
Burban palettes, pionnier du recyclage complet de la palette bois
Rien ne se perd, tout se transforme chez Burban Palettes. Dans le top 3 des professionnels du recyclage des palettes en France, l’entreprise loirétaine collecte, répare et valorise depuis 33 ans 14 millions de palettes par an. Si certaines repartent dans le circuit, d’autres sont transformées en combustible pour des chaufferies biomasse.
« La mondialisation et l’explosion des importations a fait exploser le marché de la palette. Quand un produit arrive en Europe, il faut le palettiser pour pouvoir le distribuer dans les magasins et réseaux de distribution. En 33 ans de métier, on a vécu 33 ans de croissance exponentielle », lance Didier Burban, PDG du groupe Burban Palettes. Il y a une trentaine d’années, cassées ou abîmées, les palettes étaient jetées ou brûlées. Didier Burban, lui, a choisi une autre voie : celle de leur redonner vie en les recyclant au maximum pour préserver les ressources forestières. Pour cela, l’entreprise collecte chez ses fournisseurs pas moins de 14 millions d’unités usagées par an (jusqu’à 600 sortes différentes) dont 13 millions sont revendues après remise en état : « la palette est un produit à faible valeur ajoutée. Pour la rentabiliser, éviter de faire des kilomètres et réduire les émissions de gaz à effet de serre, nos agences et réseaux sont implantés dans l’Hexagone à moins de 100 km de nos fournisseurs. »
Palette-énergie
Mais sur la quantité collectée, 10 % des palettes ne sont plus réparables ni recommercialisables. Pour autant, leur cycle de vie n’est pas fini. À nouveau triées pour ne conserver que les éléments de bois brut (pointes, chevilles, rivets étant revendues à la ferraille), elles sont ensuite broyées en copeaux de bois puis valorisées pour alimenter sous forme de combustible des chaufferies biomasse locales et faire de la cogénération (électricité et chauffage urbain). « 400 m3 par jour, soit 100 tonnes, sont ainsi fournis par l’unité d’Ormes, à deux chaufferies biomasse d’Orléans, permettant d’alimenter, via un réseau de chaleur, le centre hospitalier régional d’Orléans, des logements individuels et collectifs, mais aussi des bâtiments de collectivités et des entreprises. Cinq autres points de broyage implantés à Rennes, Cesson et Lagny-sur-Marne, Chevilly-Larue et Courrières livrent une dizaine de clients différents : lycées, communes, gymnases, coopératives agricoles ou encore industries. Soit au total 35 000 tonnes en 2021. » Des marchés qui ont poussé l’entreprise à la réflexion et au final à s’interroger : « pourquoi pas une chaufferie pour nos propres bâtiments ? »
Ainsi est née la filiale Bois développement énergie concept (BDEC), fournisseur de bois combustibles certifiés SSD (sortie du statut de déchet) pour les chaudières industrielles biomasse des réseaux urbains ou industriels. « Sur un hectare de plateforme, une chaudière bois a été installée pour nous permettre d’atteindre l’autosuffisance énergétique et alimenter le four qui traite les palettes destinées à l’export à la norme internationale pour les mesures phytosanitaires (Nimp15). »
Une nouvelle activité achevant ainsi le cycle de vie vertueux de la palette dont les demandes aujourd’hui sont supérieures à l’offre : « pour répondre à la demande nous avons agrandi une agence et ouvert cinq nouvelles. Nous prévoyons deux rachats en 2022. Le bois est un vecteur d’avenir fort, tant dans le secteur de la distribution que dans celui de la vente par correspondance, au détriment du carton et des plastiques. En vingt ans, l’entreprise a multiplié son chiffre d’affaires par huit.