Passer aux renouvelables

Château Poupille choisit l’autoconsommation avec stockage

Le domaine viticole de Château Poupille autoconsomme l’électricité produite par 33,6 kW de panneaux photovoltaïques couplés à une batterie de 12 kWh. Son propriétaire souhaite réinvestir dans le stockage pour maximiser son autoconsommation.

PAR CAROLE RAP - FéVRIER 2022
Le domaine viticole de Château Poupille est équipé d’une chaudière à bois alimentée par des sarments de vigne et de 120 panneaux solaires (33,6 kW). ©Solarwatt

Le domaine viticole de Château Poupille, 33 hectares dans le Bordelais, parie sur le soleil. Son propriétaire, Philippe Carrille n’en est pas à son coup d’essai. Certification bio depuis 2008, chaudière à bois alimentée par des sarments de vigne, panneaux solaires injectant la totalité de leur production dans le réseau : le vigneron allie bon vin et écologie.

En janvier 2020, il tente une nouvelle expérience, une installation photovoltaïque en autoconsommation avec stockage. Il profite de la construction d’un chai de vinification pour y faire poser 120 panneaux solaires biverres Solarwatt sur 200 m2 de toiture. Cette centrale de 33,6 kW est complétée par une batterie Solarwatt d’une capacité de 12 kWh. Elle assure le stockage et la redistribution de l’électricité via un gestionnaire d’énergie piloté à distance par l’installateur Inelia ou directement par Philippe Carrille. L’ensemble alimente la totalité des bâtiments d’exploitation branchés sur le compteur, en particulier la climatisation des bâtiments l’été et le matériel vinicole électrique. Le surplus est injecté sur le réseau.

Bénéfices multiples

L’investissement pour Château Poupille s’est élevé à 50 000 euros comprenant la fourniture des équipements (dont 12 000 euros pour la batterie), leur pose ainsi que les démarches administratives. L’opération solaire a été intégrée dans le financement global du chai et financée par emprunt, avec amortissement sur 15 ans. Premier bénéfice de l’installation, la production solaire couplée à la batterie lui permet d’économiser une partie de sa facture énergétique. « Au moment où nous avons étudié le projet, celui-ci permettait de diminuer sa facture de 2 500 euros par an », indique Nicolas Martiniano, chef de projet photovoltaïque chez Inelia. Cette économie a permis à l’exploitation de ne pas voir sa facture d’électricité flamber alors qu’elle s’est équipée de nouveaux groupes froid assez énergivores destinés à réguler la température des chais.

Second bénéfice, Philippe Carrille n’a pas eu besoin d’augmenter la puissance de son compteur de 36 kVA, malgré l’ajout de ces groupes froids. Sans la production photovoltaïque qui réduit la part soutirée au réseau, il aurait dû changer de contrat, avec un abonnement et un prix au kWh plus onéreux.

Troisième bénéfice, le surplus injecté dans le réseau est acheté par EDF à 6 centimes d’euro le kWh. C’est certes moins intéressant que d’autoconsommer l’électricité, mais l’installation solaire a été surdimensionnée pour anticiper une augmentation des consommations. « En période hivernale, nous consommons à peu près tout ce que nous produisons. Au printemps et en été, nous réinjectons sur le réseau. », précise Philippe Carrille.

Un avenir solaire

Toutefois, la vente de surplus est appelée à rester marginale lors du fonctionnement normal de l’installation. En effet, la batterie a subi deux pannes en 2021, que Solarwatt s’est employé à résoudre, tout en prenant en charge la perte de revenus consécutive.

Le vigneron compte désormais doubler la capacité du stockage, en passant à 24 kWh, soit environ 12 000 euros d’investissement supplémentaire. « Cela va rallonger la durée d’amortissement, mais le but est d’optimiser au maximum notre production afin d’utiliser l’électricité plutôt que de la réinjecter dans le réseau à 6 centimes. Avec l’augmentation du coût de l’électricité et les taux d’emprunt faibles, ce sera rentable. Le tout, c’est d’avoir une vision à long terme », assure celui qui voulait être le premier vigneron du Bordelais à produire et stocker son énergie solaire.

Usage de batteries

Selon Ian Bard, gérant de Solarwatt, l’ordre d’idée d’un investissement dans une batterie est d’environ 1 000 euros par kWh. Un stockage de 12 kWh permet d’effacer au maximum 12 kWh de consommation en fin de journée ou pendant la nuit (sachant qu’une batterie ne doit pas être déchargée complètement afin d’optimiser sa durée de vie). Pour une application industrielle normale, une batterie peut faire de 300 à 320 cycles de charge et décharge par an. Un stockage de 12 kWh permet donc d’économiser au grand maximum 12 x 320 = 3 840 kWh par an. À rapporter au tarif du kWh pour évaluer la rentabilité de l’investissement.

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