Passer aux renouvelables
Ciel d’Azur, l’énergie renouvelable par conviction
Ciel d’Azur produit des cosmétiques bio et cultive des aloès sous serre en utilisant la géothermie, le photovoltaïque et le solaire thermique.
Sous le soleil du Lubéron, le pouls de Ciel d’Azur bat en accord avec celui de la planète. Son fondateur et président Michel Touveron, qui roule en véhicule électrique, fait tout pour minimiser son empreinte énergétique. À base d’Aloe vera, les produits cosmétiques fabriqués par la PME de Mane (Alpes-de-Haute-Provence) sont tous biologiques. Pour le bâtiment de l’usine de production, 12 puits géothermiques plongeant à une centaine de mètres sous terre et reliés à des pompes à chaleur, apportent la fraîcheur nécessaire aux fabrications et de la chaleur pour les salariés l’hiver. Et des panneaux solaires thermiques offrent un appoint en eau chaude. Des panneaux photovoltaïques assurent l’autonomie du chauffage de la serre sans apport de combustible et une partie de la consommation générale de l’usine. Le week-end, le surplus est revendu sur le réseau. En 2017, le bâtiment de l’usine s’est vu décerner la médaille d’or de l’association Bâtiments durables méditerranéens. La construction écologique et le recours aux énergies renouvelables sont intrinsèquement liés à la stratégie de Michel Touveron pour Ciel d’Azur. Sa priorité, c’est de produire sans polluer. Calculer précisément la rentabilité de chaque installation viendra plus tard. « Ce sont des études complexes qui demandent du temps et une interprétation poussée de nos systèmes de gestion des énergies et consommations. Nous sommes en train de réaliser un bilan carbone qui nous donnera plus de précisions », explique-t-il.
Serre photovoltaïque
En 2020, une serre a été créée à proximité dans le but de cultiver des collections d’aloès pour les besoins du laboratoire. Elle est non seulement chauffée par la géothermie pendant l’hiver (voir encadré), mais elle produit aussi l’électricité nécessaire à son fonctionnement, ce qui lui confère une autonomie énergétique. « Elle est couverte de modules photovoltaïques bi-verre qui laissent passer la lumière du soleil, contrairement aux panneaux classiques qui font beaucoup trop d’ombre pour la culture en dessous. Nous souhaitons qu’elle serve de modèle aux agriculteurs », espère Michel Touveron. Le dispositif de chauffage de cette serre de type tropical a coûté 250 000 €. Il évite l’acquisition d’un système de chauffage au fuel (45 000 €) et 20 000 € par an d’achat de carburant. En intégrant l’amortissement de l’installation photovoltaïque (3 300 € par an pendant 20 ans), cet investissement sera remboursé la 12ème année. Ce seront ensuite 17 000€ d’économie de chauffage par an par rapport à un chauffage au fuel. Mais le patron de Ciel d’Azur n’est pas à un an près. « Le point clé du chauffage de la serre reste la non-pollution par la non-utilisation de combustibles, ainsi que son autonomie puisqu’il fonctionne en boucle grâce à la récupération des calories dégagées par l’usine », souligne-t-il.
Chauffer la serre aux aloès
Trois pompes à chaleur (PAC) ajoutées spécifiquement pour la serre, sont reliées aux sondes géothermiques de l’usine. Elles récupèrent dans ce sol les calories générées par le bâtiment de production lorsque celui-ci est en mode production de froid (fraîcheur produite par deux PAC installées depuis 2014). En hiver, les trois PAC de la serre sont utilisées pour maintenir la terre de culture des aloès à une certaine température, chauffer l’air de la serre au moyen d’aérothermes et produire de l’eau chaude pour un bassin attenant servant de stockage de calories. Pendant la nuit et les jours sans soleil, ce dernier prend alors le relais afin de chauffer la serre au moyen d’échangeurs de chaleur, via des circulateurs d’eau, sans avoir à recourir aux PAC. Les trois PAC sont alimentées grâce à l’électricité générée par 500 m2 de panneaux photovoltaïques bi-verre. Pendant tout l’hiver, la température de la serre a ainsi pu être maintenue autour de 13 degrés.