Financer sa transition

Comment s’intégrer au développement local des énergies renouvelables ?

Dans le Morbihan, la blanchisserie Kerlouclean s’est raccordée à un réseau de chaleur biomasse pour réduire ses coûts énergétiques. Son projet a pour cela intégré le contrat de développement territorial des énergies renouvelables porté par l’agglomération de Lorient et la collectivité l’a accompagnée tout au long de l’opération.

PAR ARNAUD WYART - NOVEMBRE 2022
La blanchisserie Kerlouclean a bénéficié d’une subvention de 36 410 euros dans le cadre du Fonds chaleur, ce qui lui a permis de couvrir environ 50 % du coût de l’installation sur un budget total de 72 511 euros. ©DR

Située à Plœmeur et appartenant à la Mutualité française, la blanchisserie Kerlouclean souhaitait diminuer le coût de la chaleur utilisée dans son process et optimiser sa consommation d’énergie. Elle a donc contacté l’agglomération de Lorient qui, elle, s’est engagée en 2017 dans un contrat de développement territorial des énergies renouvelables (anciennement contrat d’objectif territorial), renouvelé en 2020 avec un objectif de 17,8 GWh de production de chaleur renouvelable. Depuis, la collectivité a accompagné 23 projets de chaleur renouvelable biomasse, structurant ainsi la filière d’approvisionnement bois sur son territoire. Elle compte actuellement 38 projets en cours, avec de grandes entreprises, mais aussi des PME et des agriculteurs. Le contrat de développement territorial offre en effet la possibilité à la collectivité de cumuler des grappes de petits projets, dont le total permet d’accéder au dispositif et aux capacités de financement du Fonds chaleur de l’Ademe. Sans ce contrat, le projet de la blanchisserie était en effet trop petit pour être éligible à ce fonds.

L’agglomération de Lorient est ainsi devenue le tiers de confiance des acteurs privés, en particulier des PME, d’autant plus que les petites structures telles que la blanchisserie Kerlouclean ne sont généralement pas dotées d’un responsable de la transition qui connaît les solutions, les aides et les dispositifs de financement. « Le conseil que nous apportons est objectif, ce qui n’est pas forcément le cas pour une société qui doit vendre un produit ou un service. Personnellement, je suis technicien de métier, mais par déformation professionnelle, je me suis spécialisé en ingénierie financière. Aujourd’hui, je suis à l’aise avec les dispositifs et je sais conseiller une entreprise pour l’orienter sur le programme de financement le plus intéressant », explique Simon Charrier, chargé de projet développement des énergies renouvelables pour l’agglomération de Lorient.

Accompagnement du projet

Dans le cadre du contrat de développement territorial des énergies renouvelables, l’agglomération de Lorient a ainsi pu accompagner la blanchisserie dans toutes les phases du projet, y compris l’avancée des travaux et la mise en service de l’installation. Après avoir été contacté par la blanchisserie Kerlouclean, Simon Charrier s’est d’abord rendu sur le site afin de dresser un état des lieux. « Les machines à laver étaient alimentées par une chaudière gaz vapeur pour faire de l’eau, en l’occurrence à 60 °C. De son côté, l’Ehpad, situé à proximité de la blanchisserie, disposait déjà d’une chaudière bois et il avait réalisé des travaux d’amélioration énergétique au niveau de son bâtiment. Sa chaudière avait donc suffisamment de puissance disponible pour y raccorder la blanchisserie. »

Simon Charrier a ensuite commencé à travailler sur un projet de raccordement, intégrant la création d’un réseau de chaleur de 102 m et l’installation d’un échangeur thermique. Outre le remplacement d’un système obsolète dans la blanchisserie, celui-ci permettait à la chaudière de l’Ehpad de tourner à 100 % de sa puissance et d’améliorer ses rendements. Pour la blanchisserie, il s’agissait d’une solution très avantageuse, y compris d’un point de vue sécuritaire et économique. Simon Charrier a donc réalisé une pré-étude d’opportunité. La blanchisserie étant convaincue par cette solution, Simon Charrier l’a ensuite conseillée pour s’entourer d’une maîtrise d’œuvre, rédiger un cahier des charges destiné aux prestataires, etc. Pour cet accompagnement, la blanchisserie n’a pas eu besoin de payer quoi que ce soit. Elle a en outre bénéficié d’une subvention de 36 410 euros dans le cadre du Fonds chaleur, ce qui lui a permis de couvrir environ 50 % du coût de l’installation sur un budget total de 72 511 euros (lire encadré). Les travaux, eux, ont duré six mois, d’octobre 2019 à mars 2020.

La nouvelle installation

La blanchisserie était auparavant alimentée par des chaudières à gaz basse pression, qui ne sont plus en service désormais. La chaufferie biomasse de l’Ehpad à laquelle elle est désormais raccordée permet de produire 200 MW/an et ainsi d’éviter l’émission d’environ 16 tonnes de CO2 par an. Elle est couplée à une chaudière gaz qui sert d’appoint. En outre, le maître d’ouvrage a créé un parking de 300 m² pour les salariés sous lequel sont enfouis les tuyaux. Il a également réalisé un agrandissement de 60 m² de la blanchisserie et renouvelé le parc de machines à laver. L’établissement bénéficie ainsi d’un gain de productivité, soit 900 kg en plus de linge traité par semaine.

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