Passer aux renouvelables
Crise de l’énergie : comment passer à la chaleur renouvelable ?
Les PME ont la possibilité de mener des projets de transition vers la chaleur renouvelable et d’accéder au fonds chaleur de l’Ademe, via le contrat patrimonial de développement des énergies renouvelables thermiques. Celui-ci offre une aide financière et un accompagnement afin que les dirigeants prennent les meilleures décisions et s’orientent vers les solutions adaptées.
Désormais, il existe tout un panel de technologies et de solutions innovantes pour répondre aux besoins en chaleur des PME (consommations, puissances, températures, etc.), tout en leur offrant une visibilité à long terme, car les projets d’énergie renouvelable garantissent une stabilité des coûts de l’énergie. Pour bénéficier de subventions, les PME industrielles affichant de gros besoins de chaleur ont la possibilité d’accéder au fonds chaleur de l’Ademe. Toutefois, les projets éligibles à ce dispositif doivent atteindre des seuils de taille ou de puissance d’installation trop élevés pour les petites structures. Afin que davantage de PME, y compris celles ayant de faibles besoins en chaleur, puissent aussi accéder à ce fonds, l’Ademe a mis en place le contrat de développement patrimonial des énergies renouvelables thermiques. À l’instar du fonds chaleur, ce dispositif est calibré pour des projets d’une certaine ampleur, avec des planchers minimum, mais les projets éligibles ont la possibilité d’être constitués en grappes d’installations pour atteindre les seuils requis. « Il s’agit du principal enjeu de ce dispositif. Les contrats de développement patrimonial des énergies renouvelables thermiques permettent en effet à une entreprise d’ajouter plusieurs installations et de répondre ainsi aux mêmes critères d’éligibilité que le fonds chaleur. La grappe de projets peut d’ailleurs se déployer sur différents usages d’un site ou sur différents sites et elle peut concerner plusieurs technologies tant que celles-ci atteignent les seuils du Fonds Chaleur. Grâce à cet outil, les petites PME qui n’ont pas des besoins suffisamment importants peuvent accéder au fonds chaleur, mais également aux aides financières de l’Ademe pour mener les études nécessaires et à nos outils d’accompagnement », explique Marina Boucher, ingénieure et coordinatrice du pôle industrie 2030 à l’Ademe.
Aide à la décision et à l’investissement
Pour bénéficier du dispositif, les entreprises doivent porter entre 3 et 20 installations dans le cadre de leur projet. En outre, les seuils d’éligibilité du fonds chaleur s’appliquent pour chaque type d’énergie renouvelable. La somme des productions annuelles doit ainsi excéder 1 200 MWh/an en sortie de chaudière pour les installations biomasse (une chaufferie bois par exemple) et 25 MWh/an pour les projets de géothermie (avec l’installation d’une pompe à chaleur sur eaux usées, eau de mer ou autre). Concernant le solaire thermique, la surface des capteurs doit être supérieure à 25 m2. Les réseaux de chaleur associés sont eux aussi éligibles au dispositif et les opérations de récupération de chaleur fatale peuvent être, eux, étudiées au cas par cas. De son côté, l’entreprise bénéficiaire s’engage sur un nombre d’installations et un niveau de production à atteindre en trois ans. La subvention accordée pour l’aide à la prise de décision, études sur le retour sur investissement par exemple, peut couvrir jusqu’à 70 % des coûts. Par ailleurs, l’Ademe propose une aide financière pour l’investissement, en appliquant les taux classiques du fonds chaleur (voir les conditions d’éligibilité) et elle recommande aux entreprises de se faire accompagner durant toutes les phases du projet (conception, dimensionnement, travaux, suivi des performances, etc.) et le plus en amont possible. « Pour une entreprise, il est primordial de faire un diagnostic de ses besoins énergétiques via un audit. Ensuite, il lui faut se faire accompagner par un expert qui saura l’orienter vers un contrat patrimonial de développement de la chaleur renouvelable, voire vers un autre dispositif si celui-ci fait davantage sens à long terme, par exemple pour décarboner un site de production », indique Marina Boucher.