Financer sa transition
Des aides en baisse pour les camionnettes électriques
Depuis le 2 décembre, le gouvernement a supprimé le bonus écologique ainsi que la prime à la conversion pour les camionnettes roulant à l’électricité et/ou à l’hydrogène. Reste le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE).

L’État joue avec les mots. « Le gouvernement confirme son engagement en faveur de l’électrification des véhicules et annonce les nouveaux barèmes en faveur des dispositifs de soutien à l’électrification des véhicules », titre le communiqué de presse gouvernemental du 1er décembre 2024. Le texte vient en fait expliquer le détricotage des aides d’État en faveur des véhicules roulant à l’électricité ou à l’hydrogène, sur la base du décret paru le 29 novembre 2024.
Depuis le 2 décembre 2024, seuls les véhicules 100 % électriques pour les particuliers continuent de bénéficier d’un bonus écologique à l’achat ou à la location. Mais là aussi, le montant de la prime est réduit. Quant aux camionnettes électriques neuves, le bonus écologique est supprimé aussi bien pour les particuliers que pour les personnes morales. De plus, la prime à la conversion, qui permettait de percevoir une aide supplémentaire en échange de la mise au rebut de sa vieille voiture ou camionnette, a été supprimée, pour tous les types de véhicules (particuliers ou utilitaires).
Suppression malvenue
Pour rappel, le bonus et la prime à la conversion avaient été renforcés en 2021 pour les véhicules utilitaires légers électriques dans le cadre de France Relance, afin de tenir compte des contraintes des artisans et des acteurs de la logistique urbaine. Le cumul des deux aides pouvait aller de 7 000 € à 14 000 € selon que le demandeur était une personne physique ou morale, et selon la classe du véhicule utilitaire léger (relative au poids et à la taille).
« La suppression du bonus pour les véhicules utilitaires légers est une mauvaise idée, regrette Clément Molizon, délégué général de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere). C’est un segment où l’offre est moins importante, mais en pleine structuration et qui s’adresse notamment à un public de TPE-PME qui peut avoir plus de difficultés à accomplir la transition de son parc. Par ailleurs, ce n’était pas un poste budgétaire conséquent au sein de l’enveloppe globale. »
Une aide via les CEE
Pour justifier de ses « ambitions fortes en matière d’électrification des véhicules », le gouvernement a quand même choisi une forme de soutien, mais ne reposant pas sur le budget de l’État : des financements sous la forme de certificats d’économies d’énergie. Deux fiches CEE ont été créées dans l’arrêté du 30 décembre 2024, portant sur l’achat ou la location – au minimum de 24 mois –, d’un ou plusieurs véhicules légers (M1) ou véhicules utilitaires légers (N1, véhicule conçu et construit pour le transport de marchandises ayant un poids maximal inférieur ou égal à 3,5 tonnes) électriques neufs, ou le rétrofit électrique d’un ou plusieurs véhicules légers ou véhicule utilitaire léger. Ces fiches, l’une pour les personnes morales, l’autre pour les personnes physiques, précisent le calcul du montant des CEE pour les personnes concernées.
« La mise en place de ces deux fiches CEE est un point positif, mais la difficulté maintenant est de savoir exactement quel montant d’aide pourra être généré. D’autant plus que nous sommes en fin de période CEE et que de nouvelles négociations vont se mettre en place pour préparer la prochaine période [la sixième période du dispositif des CEE est prévue du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2030, ndlr] », prévient Clément Molizon.