Des pratiques numériques responsables en entreprise

Les chiffres illustrant le poids de nos pratiques numériques dans la consommation énergétique globale et les émissions de gaz à effet de serre ne manquent pas. Selon une étude de chercheurs de l’université de Lancaster, le secteur des technologies de l’information et de la communication pèserait à lui seul de 2,1 à 3,9 % des émissions mondiales. Un taux en croissance compte tenu de l’augmentation des échanges et des technologies connectées. En 2020, l’empreinte environnementale du numérique français représentait 6,2 % de la consommation nationale d’énergie primaire et 3,2 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, indique l’étude iNum, Impacts environnementaux du numérique en France, publiée le 17 janvier 2021 par un collectif d’experts. Les entreprises, fortes utilisatrices du numérique, ont un rôle à jouer pour réduire leurs impacts environnementaux. Mais par où commencer ? La Direction interministérielle du numérique (Dinum), en collaboration avec l’Institut du numérique responsable, a publié le 17 février 2022 le guide Bonnes pratiques – numérique responsable pour les organisations. Il s’agit d’une version bêta en consultation publique, donc pouvant être enrichie en ligne jusqu’au 1er avril 2022, qui répertorie les bonnes pratiques sous neuf thématiques (voir encadré). Pour chacune, les auteurs recommandent des mesures, désignent qui pourrait être pilote de changement (direction des ressources humaines, direction du numérique, direction des achats…) et proposent des indicateurs de pilotage (taux de remplacement des matériels, nombre de courriels envoyés par mois, etc.) De son côté, l’Ademe a publié récemment Le guide d’un numérique plus responsable qui s’adresse davantage au grand public, avec une foule de conseils applicables par toute personne, et par conséquent par les salariés.

S’informer, se former

Difficile de résumer deux guides de plus d’une centaine de pages chacun. De plus, les changements de pratique s’appliquent de manière différente selon que l’on travaille dans une grande entreprise, une PME ou une TPE. Certaines recommandations s’adressent plutôt aux instances de direction. Il s’agit notamment de tout ce qui concerne le choix de matériels. Aussi bien l’Ademe que la Dinum préconisent de bien évaluer ses besoins pour ne se procurer que l’essentiel, d’acquérir du matériel reconditionné, ou de louer au lieu d’acheter. Les conseils peuvent en partie être applicables directement par les salariés, à condition de les sensibiliser. Soit par des formations quand il s’agit d’intégrer des compétences un peu complexes, comme comprendre le cycle de vie d’un service numérique, savoir mesurer la consommation énergétique des équipements numériques, optimiser l’usage de son ordinateur ou de son smartphone. Soit par de la communication interne (conférences, ateliers, documentation) pour promouvoir des pratiques responsables à l’échelle de chacun. Pour limiter le flux de données par exemple, il vaut mieux choisir une conférence téléphonique ou une audioconférence plutôt qu’une visio si l’on n’a pas de document à montrer. Et aussi réduire le nombre de mails et de destinataires, envoyer un lien vers un fichier plutôt qu’une pièce jointe, etc. Du bon sens… encore faut-il y penser. Donc lire, et se former.

Autres ressources : https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/bureau/numerique