Engager sa transition

Diminuer l’impact environnemental des entreprises industrielles

Dans une récente étude, l’Institut national de l’économie circulaire et le cabinet Opeo ont identifié les freins rencontrés par les industriels souhaitant s’orienter vers l’économie circulaire. Les deux structures proposent également des solutions pour accélérer la transition des entreprises.

PAR ARNAUD WYART - DéCEMBRE 2021
L’enquête réalisée par l’INEC et OPEO démontre que le fossé existant entre les ambitions et la mise en œuvre de l’économie circulaire n’est pas uniquement dépendant de l’organisation interne des entreprises. ©INEC

En avril dernier, l’Institut national de l’économie circulaire (Inec) et le cabinet Opeo ont présenté les résultats de leur étude baptisée Pivoter vers l’industrie circulaire. Quels modèles ? Comment accélérer ?. Dix-huit industriels de toutes les tailles et de tous les secteurs (Schneider Electric, Michelin, etc.) ont été interrogés sur leurs modèles économiques et un questionnaire a été adressé à près de 70 entreprises pour nourrir les résultats de l’étude. Principal enseignement : l’enjeu des ressources est désormais pris en compte par les entreprises, l’économie circulaire étant même perçue comme une opportunité pour 80 % d’entre elles, mais une minorité passe réellement à l’action. « Avec la crise sanitaire, les pénuries (de cuivre par exemple) et les ruptures de certaines chaînes d’approvisionnement, on constate un besoin chez les entreprises de restabiliser leurs flux de production et leurs approvisionnements de matières, d’énergie, etc. Toutefois, il existe encore des blocages pour la mise en application de l’économie circulaire et seulement 30 % des entreprises prennent des initiatives, par exemple en pratiquant des analyses de cycle de vie sur leurs produits et leurs équipements. Cela concerne des structures nativement orientées vers l’économie circulaire, ou de grands groupes industriels disposant de moyens pour investir et faire pivoter leur activité », explique Amélie Vaz, responsable des études et des prospectives à l’Inec et co-auteure de l’étude.

Des blocages principalement externes

Bien que la mise en place d’une stratégie demande des investissements et un changement des comportements, notamment pour la prise en compte de la fin de vie des produits, le fossé existant entre les ambitions et la mise en œuvre de l’économie circulaire n’est pas uniquement dépendant de l’organisation interne des entreprises. Selon l’étude, les principaux freins relèvent de la réglementation et des soutiens financiers. « La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) structure l’économie circulaire. Elle donne des objectifs et des directives de valorisation, d’intégration de matière première recyclée, etc. Toutefois, cela n’est pas assorti d’un suivi de la bonne application des directives. Le cadre est pour le moment peu incitatif et c’est la même chose pour ce qui concerne les soutiens financiers. Il est par exemple plus avantageux pour une collectivité d’acheter un équipement que de louer, puisque la TVA est remboursée sur l’achat de biens et non sur la location d’usage. Ce genre de décalage fait que les entreprises privées ne pensent pas à faire de l’économie de fonctionnalité, d’autant que le critère n’est pas retenu dans les marchés publics », précise Amélie Vaz. L’Inec avait d’ailleurs soutenu la proposition d’une suppression de la TVA dans ses plaidoyers pour la loi Agec et la loi Climat et résilience, mais cette disposition n’a pas été retenue.

Faire évoluer le cadre réglementaire et financier

Pour accélérer la transition des entreprises, en particulier des PME, l’Inec préconise une évolution de la réglementation. Celle-ci permettra de s’assurer du bon suivi des directives. Cela concerne en particulier la mise en place d’indicateurs et de mesures, par exemple pour les émissions de CO2 liées à la fabrication d’un produit. L’autre enjeu consiste à débloquer des soutiens financiers, notamment en fléchant les investissements vers les activités circulaires (approvisionnement durable, prolongation de la durée de vie des produits, facilitation de leur recyclage, etc.). « Cela pourrait se faire via des dispositifs tels que le Green Deal européen ou la future taxonomie européenne, prévue pour 2022, mais aussi par la commande publique et des investissements privés. Cette évolution permettrait de faciliter le développement de nouveaux marchés et de nouveaux produits, mais également les innovations. En outre, il faut repenser les chaînes de valeur locales, s’appuyer sur les ressources (pour l’approvisionnement en matières premières ou en énergie par exemple) et valider les savoir-faire (entreprises, artisans, etc.). Cela doit notamment passer par les régions qui proposeront des formations à l’économie circulaire et à sa mise en pratique. Certains dispositifs existent déjà pour financer et accompagner les projets locaux, notamment le diag éco-flux, mis en place par BPIfrance et l’Ademe, ou les Territoires d’industrie déployés par la Banque des territoires », conclut Amélie Vaz.

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