Passer aux renouvelables
Du solaire thermique dans les campings bretons
L’Union bretonne de l’hôtellerie de plein air accompagne les campings de la région dans la mise en place de panneaux solaires thermiques pour produire de l’eau chaude sanitaire.
Pour un camping, le principal avantage du solaire thermique est qu’il permet de réaliser des économies d’énergie. « La production solaire permet de couvrir de 30 à 60 % de l’eau chaude sanitaire d’un camping, ce qui signifie 30 à 60 % d’économies d’énergie, souvent du gaz. Cela permet de se protéger des fluctuations des prix du gaz », souligne Mathilde Raphalen, chargée de mission transition écologique pour l’Union bretonne de l’hôtellerie de plein air (UBHPA). Le second avantage est qu’il est favorable à la planète : le gaz non utilisé, ce sont des émissions de CO2 en moins. En revanche, tous les campings n’ont pas le potentiel suffisant pour se lancer dans l’aventure.
Quel potentiel ?
Plusieurs paramètres doivent être pris en compte : « Le solaire thermique collectif est intéressant sur les sanitaires collectifs, mais pas pour les campings avec des mobil-homes. Pour ces derniers, il existe d’autres solutions qui permettent de grouper les besoins de plusieurs hébergements. Il ne faut pas non plus que les sanitaires collectifs soient ombragés, ou que la toiture soit orientée au nord. Autre critère, la fréquentation du camping doit être suffisante en volume et en termes de période. Par exemple, pour un camping dans le sud de la Bretagne, qui a des emplacements nus (tentes, caravanes, camping-cars) occupés de Pâques à fin septembre, investir dans le solaire thermique est très intéressant car il y a du soleil dès avril. En revanche, si un camping a une fréquentation sur emplacements nus concentrée en juillet-août, il sera difficile de rentabiliser un investissement sur seulement deux mois », explique Mathilde Raphalen.
L’UBHPA a ainsi estimé que 30 % des campings bretons avaient un potentiel pour du solaire thermique. Mais l’un des freins au passage à l’action reste le prix. « Si un camping seul fait une demande de devis, il n’a pas la priorité des installateurs car ils ont beaucoup de travail et priorisent les projets les plus intéressants pour eux, ce qui est normal », analyse Mathilde Raphalen. Aussi l’UBHPA a-t-elle eu l’idée de lancer une consultation pour la fourniture et la pose de matériel solaire thermique, en regroupant les campings motivés afin de créer un effet volume.
Achat groupé
L’organisme s’est appuyé sur l’expertise d’Atlansun, le réseau de professionnels du solaire dans le Grand Ouest. Ensemble, ils ont élaboré un cahier des charges précisant pour chaque camping, anonymisé, la surface de capteurs nécessaire, le volume de stockage d’eau chaude, le taux de couverture et le besoin en eau chaude sanitaire. Sur les sept entreprises qui ont répondu, ils en ont retenu deux, Syrius Solar et Énergies libres, un acteur du Morbihan. « Nous avons réussi à faire descendre le coût des solutions (fourniture et pose) entre 1 000 et 1 500 € le m2, alors qu’il est plutôt de 2 000 à 2 500 € pour un achat en individuel », se félicite Mathilde Raphalen.
Dans certaines conditions, des aides de l’Ademe au titre du Fonds chaleur (généralement entre 30 et 40 %, et au maximum 65 %, calculé en fonction de la performance de l’installation) ou du Fonds tourisme durable (plafond 50 %) peuvent être attribuées. Grâce à cette procédure groupée, une quinzaine de campings vont investir cette année dans une solution solaire thermique. « Elle va être installée en plus de la solution existante. Le gaz reste en appoint, pour prendre le relais s’il n’y a pas de soleil pendant plusieurs jours ou si trop de monde prend sa douche en même temps », rappelle Mathilde Raphalen.