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Éco-conception numérique : un quart des TPE et PME s’emparent du sujet
Le Baromètre France Num 2024, publié le 16 septembre par la Direction générale des entreprises, montre qu’un quart des TPE et PME interrogées déploient l’éco-conception pour leurs solutions numériques. Bien que très peu chiffrée, celle-ci semble gagner du terrain dans les entreprises selon les auteurs de l’étude.

La Direction générale des entreprises (DGE), rattachée au ministère de l’Économie et des Finances, publie depuis 2021 le baromètre France Num en partenariat avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). L’objectif est de mesurer la transformation numérique des petites et moyennes entreprises en France afin de mieux les accompagner dans ce changement. Ces deux dernières années, le baromètre s’est enrichi d’une rubrique du « numérique responsable ».
Loin d’être centrale dans le baromètre France Num 2024, la question de l’éco-conception a tout de même été posée. Sur 10 125 entreprises, 25 % d’entre elles déploieraient des mesures d’éco-conception. Le baromètre ne va pas plus loin sur les mesures concrètes prises par les TPE et PME. Même si l’étude de 2024 est plus précise que la précédente en termes d’impact environnemental, elle reste abstraite. « C’est un sujet sur lequel on souhaite aller plus loin les prochaines années, avance Aurélien Palix, sous-directeur des réseaux et des usages à la DGE. On apprend en marchant. L’année prochaine, nous demanderons ce que les entreprises entendent par éco-conception pour être plus précis », explique-t-il. En effet, aucune précision sur la définition d’éco-conception n’a été demandée.
Des avancées et un accompagnement
Malgré le manque de chiffres officiels, « on voit qu’il y a une demande de plus en plus forte dans ces thématiques que nous formulent les experts du numérique proposant des prestations informatiques à destination des TPE et PME, ce qui témoigne que les enjeux environnementaux sont davantage pris en compte à la fois par les entreprises et par leurs accompagnants », observe Aurélien Palix. Une des raisons pour lesquelles les entreprises se sont intéressées au sujet, « c’est aussi par souci d’économie à la suite de la crise énergétique de 2022 », explique Alexandre Streicher, chef de projets du programme France Num piloté par la DGE et qui a pour objectif d’accompagner les TPE et PME dans leur transition énergétique.
La DGE doit maintenant convaincre les entreprises d’engager leur transition énergétique pour des raisons environnementales. En effet, selon l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), en 2020, l’empreinte environnementale du numérique représentait 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales. Elle pourrait atteindre les 7 % d’ici 2040 si aucune mesure n’est prise pour diminuer ses impacts. Pour ce faire, la DGE via le programme France Num tente de sensibiliser les responsables à travers son réseau d’entreprises, d’associations et d’organisations gouvernementales. Elle leur propose des formations afin qu’ils interviennent dans les entreprises.
Vers une nouvelle filière de l’économie circulaire
Elle pilote également, en lien avec le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI), l’appel à projets Éconum lancé en 2023 et opéré par l’Ademe dans le cadre de France 2030. Conformément aux objectifs du Commissariat général au développement durable (CGDD), Éconum vise à favoriser le développement d’une nouvelle filière de l’économie circulaire en agissant sur l’éco-conception, sur le réemploi et le reconditionnement, et sur les modes de production responsables dans le cadre du plan France 2030. Quatre lauréats ont été sélectionnés lors du premier appel à projets.