Circuler plus vert
Favoriser les déplacements professionnels à vélo
Le programme « Objectif employeur pro-vélo » permet aux entreprises de développer l’usage du vélo pour les déplacements domicile-travail et professionnels des salariés. Il leur apporte un soutien financier et un accompagnement clé en main dans le but d’obtenir une labellisation. Explications.
Financé par les certificats d’économie d’énergie, le dispositif « Objectif employeur pro-vélo » est porté par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB). Au démarrage, il y a cinq ans, il n’était d’ailleurs question que d’un label « Employeur pro-vélo ». L’objectif consistait alors à distinguer les chefs d’entreprise mettant en place des actions ambitieuses en matière de politique pro-vélo. « Lorsque nous avons sorti le cahier des charges, nous avons constaté que les entreprises, privées et publiques, n’étaient pas du tout prêtes à obtenir ce label, explique Louis Duthoit, chargé de mission à la FUB. Le programme “Objectif employeur pro-vélo” a donc été créé en 2021 pour les accompagner vers son obtention. »
Gratuit et personnalisé, ce programme commence par une phase de diagnostic, avec un conseiller, afin d’identifier les actions déjà mises en œuvre et de définir la feuille de route qui permettra d’obtenir la labellisation. Dans un second temps, les entreprises bénéficient d’un soutien financier (entre 40 et 60 % par prestation), par exemple pour installer des infrastructures de stationnement (avec des conditions, notamment en termes de protection contre le vol), réparer des vélos ou former les salariés à la pratique du vélo. « Certains n’en ont pas fait depuis longtemps, d’autres n’en ont jamais fait, mais la formation peut être simplement théorique et concerner les bonnes pratiques sur la chaussée, en présence d’automobilistes et de cyclistes. » En outre, le programme finance des prestations de conseil, notamment sur l’obligation de mettre en place un plan de mobilité.
Les bénéfices d’une politique pro-vélo
Une fois les actions réalisées, les entreprises doivent normalement être prêtes à obtenir la labellisation. La FUB travaille pour cela avec des organismes qui se chargent des audits et, le cas échéant, de l’attribution du label. Selon elle, celui-ci apporte un réel bénéfice en matière d’image de marque. « Aujourd’hui, les politiques pro-vélo sont surtout déployées par les départements RH qui se servent du label pour fidéliser les salariés et attirer de nouveaux talents », assure Louis Duthoit. À ce titre, certaines entreprises proposent des vélos de fonction, avec souvent des équipements haut de gamme (assistance électrique, etc.). « Cela crée une forme d’attachement avec les salariés, d’autant plus que les vélos ne sont généralement pas statutaires. Tout salarié peut en profiter, quelle que soit sa fonction. »
En outre, une stratégie pro-vélo est avantageuse en termes de santé, mais aussi d’économie et de baisse des émissions de CO2 (par rapport à des véhicules thermiques). « Les entreprises, y compris les petites, doivent désormais publier leur bilan carbone dans le cadre de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Par ailleurs, le vélo peut circuler dans les zones à faibles émissions, là où les salariés ont de plus en plus de difficultés pour se déplacer en voiture. » Depuis son lancement, 2 700 employeurs se sont engagés dans le programme et 200 ont obtenu le label, majoritairement des structures de plus de 50 salariés. « En dessous, la mobilité n’est pas un sujet prioritaire. Côté entreprises, on retrouve de grands groupes, des sites de bureaux, des sociétés de services, etc. L’industrie s’y met elle aussi, notamment dans le secteur de l’aéronautique et de la défense. »
Pour en savoir plus
Pour obtenir plus d’informations sur le dispositif (catalogue des actions éligibles, tableau des primes, etc.) et pour vous inscrire, rendez-vous sur : https://employeurprovelo.fr/