Financer sa transition
Financer l’installation d’une pompe à chaleur solaire
L’installation de pompes à chaleur solaires peut désormais être accompagnée par l’Ademe dans le cadre du Fonds Chaleur. Le cahier des charges 2023 a été publié en mars dernier. Explications avec Nicolas Tonnet, ingénieur énergies renouvelables à l’Ademe.
Le cahier des charges dédié aux pompes à chaleur (PAC) solaires pour les entreprises vise les projets d’installation portés par des industriels, de la PME aux grands groupes, ou par des agriculteurs ayant des besoins en chaleur pour leur process. L’autre cible concerne les besoins en eau chaude sanitaire du secteur tertiaire (par exemple des piscines) et des logements collectifs (bailleurs sociaux ou copropriétés) pour des bâtiments neufs ou existants. « Dans un premier temps, seuls les besoins en chaleur pour des procédés industriels et la production d’eau chaude sanitaire ont été retenus. Néanmoins, nous regardons comment intégrer à terme la production de chauffage, voire de froid, dans nos dispositifs d’aide », précise Nicolas Tonnet.
Conditions d’éligibilité
Les opérations éligibles se limitent quant à elles aux installations de PAC alimentées par des capteurs solaires thermiques ou des panneaux hybrides (photovoltaïque et thermique). Les PAC doivent être des modèles de type eau/eau, très similaires aux PAC géothermiques destinées au chauffage, à la différence qu’elles fonctionnent à des régimes de température plus étendus (de 0 à 65°C) et avec des montées en température plus rapides. « Si nous ouvrons le dispositif pour la production de chauffage, de telles PAC solaires pourraient alimenter des équipements à des niveaux de température plus élevés et ne pas nécessiter l’installation d’un système de diffusion de chaleur basse température », indique Nicolas Tonnet. Concernant les capteurs solaires, les porteurs de projet peuvent faire leur choix parmi différentes options : capteurs souples, blankets (des tuyaux noirs en PVC), ou capteurs hybrides photovoltaïques thermiques. Pour bénéficier d’une aide, ils doivent en outre faire appel à un bureau d’études qualifié RGE. Pour des projets de solaire thermique en industrie, par exemple, le prestataire en charge des études de faisabilité doit idéalement disposer de la double compétence RGE-Études 20.14 (1) et 17.17 (2).
Financement des études et des travaux
L’Ademe accompagne les études de faisabilité, jusqu’à hauteur de 70 % (pour les PME). Passage obligé pour bénéficier d’une aide à l’investissement, ces études permettent d’obtenir les bons chiffres en matière de besoins thermiques et de dimensionner au plus juste les installations. Concernant la mise en œuvre, l’aide pour les installations avec une surface de capteurs solaires comprise entre 25 et 250 m², est forfaitaire à hauteur de 38 €/MWh sur 20 ans. « L’aide forfaitaire concerne les petites installations. Pour les plus grosses (surface de capteurs supérieure à 250 m²), nous réalisons une analyse économique afin de définir précisément l’aide financière. Quelle que soit la taille du projet, nous demandons toujours au préalable la mise en place d’une réflexion sur la maîtrise, voire la réduction des consommations énergétiques », explique Nicolas Tonnet.
(1) Ingénierie des installations de production utilisant l’énergie solaire thermique.
(2) Diagnostic énergétique dans l’industrie.
Un cahier des charges pour les bureaux d’études en 2024
Les PAC solaires ne sont éligibles que depuis 2021 au Fonds Chaleur et jusqu’à présent, les études de faisabilité étaient financées sans cahier des charges dédié. Actuellement en préparation, un modèle spécifique sera fourni début 2024 par l’Ademe aux porteurs de projet qui pourront ensuite consulter les bureaux d’études.