Gémo cocrée une société d’avitaillement en biogaz

En 2020, Gémo, enseigne du groupe français Eram, souhaite accélérer sa transition énergétique. « Concernant la logistique, nous avions étudié plusieurs options et il nous est apparu que le biogaz était l’énergie la plus vertueuse présente sur le marché : – 82 % d’émissions de GES par rapport aux carburants classiques, – 95 % d’émissions de particules fines et réduction de moitié des nuisances sonores », résume Jean-Louis Borde, directeur logistique et distribution de l’enseigne.

Gémo décide alors de faire un test avec son partenaire historique, l’entreprise de transport Jolival, en approvisionnant un camion en bioGNV dans le Maine-et-Loire, là où elle est implantée. Le test étant concluant, depuis avril 2022, ce sont trois camions roulant au bioGNV qui livrent 26 magasins de l’Ouest. « Cela ne nous coûte pas plus cher qu’avec une solution carburants classiques. Il a fallu néanmoins optimiser au maximum les tournées de distribution pour rendre le projet économiquement viable. » Le directeur logistique s’est rapidement rendu compte que ce qui posait souci, c’était finalement les kilomètres « parasites » pour aller faire le plein en biogaz.

-15 % d’émissions de GES à fin 2023

Pour résoudre cette problématique, le groupe Eram s’est donc lancé dans la cocréation d’une société d’avitaillement en biogaz, suivie par la collectivité Mauges communauté. Le projet, qui verra le jour au premier trimestre 2023 à La Pommeraye (Maine-et-Loire), est porté par la SAS Mauges BioGNV, avec une prise de participation de Mauges Énergies, un outil juridique et économique de la collectivité qui vise à accompagner les initiatives locales de développement d’énergies renouvelables. Parmi les autres acteurs : deux transporteurs (Jolival et Pohu), deux collectifs d’agriculteurs en cours de construction d’unités de méthanisation.

« Le projet s’est monté très vite. Le fait de s’inscrire dans un modèle d’économie circulaire très vertueux y est pour quelque chose puisque, à terme, la station sera approvisionnée par du biogaz local. Gémo va ainsi pouvoir atteindre son objectif de -15 % d’émissions de GES à fin 2023 », poursuit Jean-Louis Borde. La station, accessible également au grand public, représente un potentiel annuel de consommation de 428 tonnes de bioGNV dès 2023, qui pourrait atteindre 1 000 tonnes annuelles à l’horizon 2031. « D’autres transporteurs se sont montrés intéressés lorsque nous avons fait une étude de marché avec la collectivité », indique le directeur logistique.  Pour mener à bien ce projet, Gémo s’est fait accompagner par une agence spécialisée. « J’ai dû moi-même faire un pas de côté, puisque cela sort de mon cœur de métier. C’est important, car nous avons un rôle important à jouer en tant qu’enseigne qui réalise environ 700 livraisons par semaine. »