Installer des bornes de recharge de véhicules électriques

Si la France connaît une croissance sensible des ventes de véhicules électriques, l’installation de bornes de recharge est à la traîne sur le territoire. Alors que l’État devait en avoir installé 100 000 fin 2021, seulement 57 732 points de recharge étaient déployés en mars 2022. Pour une PME, l’installation de bornes de recharge présente par conséquent des avantages, notamment en termes de flexibilité, lorsque par exemple les bornes publiques sont occupées ou simplement trop éloignées de l’entreprise. Selon l’Avere France (Association des véhicules électriques routiers européens), cela peut d’ailleurs concerner ses propres besoins, mais également ceux des salariés et des clients. « Pour les salariés, il ne s’agit pas forcément d’un usage professionnel. Les utilisateurs de véhicules électriques personnels peuvent ainsi avoir la possibilité de se rendre à l’entreprise le matin et de repartir le soir avec un véhicule rechargé. Cette solution peut alors pendre la forme d’un avantage en nature. En outre, si le parking est ouvert aux clients, les bornes peuvent être destinées à recevoir le public, avec pourquoi pas la mise en œuvre de dispositifs de tarification. Dans certains cas, cela peut faire la différence entre une PME et ses concurrents, car les clients savent qu’il leur est possible de recharger leur véhicule sur le parking de l’entreprise. En matière de réglementation, on parle pour le moment davantage d’incitation pour les PME. L’installation de pré-équipement et d’équipement en bornes de recharge est obligatoire pour les bâtiments non résidentiels, mais les parkings des PME/TPE profitent encore d’une dérogation. Il s’agit toutefois d’un enjeu auquel ces entreprises seront tôt ou tard confrontées », explique Clément Molizon, délégué général adjoint de l’Avere France.

Les questions à se poser

Pour les PME qui envisagent l’installation de bornes de recharge sur leur parking, la première chose à faire consiste à réaliser un état des lieux et un bilan de leurs usages en matière de mobilité afin de visualiser les besoins en autonomie des véhicules électriques : activité de l’entreprise, nombre de véhicules nécessaires, nombre de kilomètres effectués par jour et par salarié, etc. Cela permet ensuite de déterminer le type de borne et la puissance adaptés à la situation. « Certaines données sont importantes pour faire le bon choix, comme par exemple si un véhicule électrique a besoin d’être rechargé en cours de journée ou non. Si un salarié doit rouler seulement 100 km par jour et que le véhicule reste stationné le soir dans l’entreprise, une borne de recharge de faible puissance suffit pour ravitailler suffisamment celui-ci la nuit, à l’instar des installations que l’on retrouve chez les particuliers. En revanche, si une entreprise affiche des usages très intensifs de ses véhicules, avec énormément de kilomètres parcours dans la journée, il faudra alors s’orienter vers des bornes de puissance un peu plus élevée, ce qui permettra une recharge rapide en cours de journée, même partielle, par exemple pendant la pause déjeuner. Évidemment, plus la borne de recharge va être puissante et plus l’abonnement électrique sera coûteux pour l’entreprise. Il est donc essentiel d’étudier la rationalité économique de l’équipement », précise Clément Molizon. En termes de financement, les PME ont la possibilité de se tourner vers le dispositif Advenir, crée et piloté par l’Avere depuis 2016. Celui-ci propose plusieurs aides dont les taux et les plafonds varient en fonction de l’usage (interne ou publique), du type de parking et du type de borne installée.