Apprendre des autres

Lamazuna, un écolieu pour des produits zéro déchet

Toiture végétalisée, puits canadiens, chaudière à bois : le siège de Lamazuna est en cohérence avec les valeurs de sa fondatrice Laëtitia Van de Walle. Les produits de l’entreprise, cosmétiques solides et accessoires, sont dédiés au zéro déchet.

PAR CAROLE RAP - JUILLET 2023
Quand Laëtitia Van de Walle a fondé Lamazuna en 2010, elle était la première en France à proposer des cosmétiques solides (shampoing, dentifrice…) et des accessoires zéro déchet. ©Carole Rap

À travers la vitre se dessine la chaîne du Vercors. Derrière un bureau en bois fabriqué par un menuisier local, Laëtitia Van de Walle fait ses comptes. Quand elle a fondé Lamazuna en 2010, elle était la première en France à proposer des cosmétiques solides (shampoing, dentifrice…) et des accessoires zéro déchet, telles les lingettes démaquillantes lavables. Après avoir ouvert un bureau à Paris, elle est partie à la recherche d’un lieu plus cohérent avec ses valeurs environnementales. C’est dans la Drôme des collines, alors premier territoire bio de France, qu’elle déménage sa PME en 2018. D’abord en location, elle acquiert un terrain de 6 hectares sur la commune de Marches. Moitié en zone artisanale moitié en zone agricole, il correspond à sa vision pour le siège de Lamazuna, « un écolieu à énergie positive et un jardin en permaculture pour alimenter l’équipe ». Son rêve devient réalité en avril 2022, après trois ans et demi d’études et de travaux. « Comme pour nos produits, qui sont bio, vegan et made in France, nous nous sommes fixé un maximum de contraintes. Par exemple, avoir de la fraîcheur sans climatisation, limiter l’imperméabilisation des sols, réduire la consommation d’eau, etc. », explique cette entrepreneuse de 38 ans. Trois bureaux d’études trouvent les solutions, trois banques accompagnent cet investissement de 6,4 millions d’euros.

Bois-énergie de proximité

Côté énergie, le bâtiment de 3 100 m2 est chauffé l’hiver grâce à une chaudière bois alimentée par une scierie située… à quelques dizaines de mètres du local technique. « Nous avons choisi une chaudière adaptée à leurs chutes de bois », précise Laëtitia Van de Walle. Au plafond, des panneaux rayonnants à fluides thermiques diffusent une chaleur douce. Les besoins en chauffage sont diminués grâce à un système de puits canadiens avec ventilation. L’air extérieur arrive par un conduit souterrain à environ 3 mètres de profondeur, où la température se maintient à 13 °C. Ce même dispositif, appelé ici « puits provençal », sert à rafraîchir les locaux pendant l’été. Le rafraîchissement est également assuré par des batteries adiabatiques (abaissement de la température de l’air par évaporation d’eau). L’eau qui n’est pas évaporée est récupérée. Elle rejoint une cuve en béton d’une capacité de 3 millions de litres qui recueille déjà l’eau de pluie de toiture. Bonne surprise, la présence de cette cuve à eau sous le bâtiment régule la température de l’espace dédié au stockage des produits, situé juste au-dessus. « Dans le stock, il n’a pas fait moins de 13/14 °C en hiver alors qu’il n’est quasiment pas chauffé ; et il reste très frais en été », constate la cheffe d’entreprise. L’eau de la cuve est utilisée dans les toilettes, avec un circuit dédié. Elle sert aussi à l’arrosage. Sur le parking s’épanouissent de jeunes arbres fruitiers. Les places réservées aux voitures sont elles-mêmes constituées d’un mélange spécial de terre et de pierres qui laisse s’infiltrer la pluie tout en restant stable.

Bâtiment à plusieurs vies

À l’intérieur, les meubles sont en bois, les murs en panneaux de fibres-gypse Fermacell, un matériau recyclable. « Nous louons des salles pour des séminaires, en incluant une visite du lieu pour expliquer ces solutions écologiques. Nous proposons aussi de l’espace de stockage et des bureaux pour des locataires intéressés. Tout a été pensé pour que ce bâtiment puisse avoir plusieurs vies, quoi qu’il arrive », souligne Laëtitia Van de Walle. Une précision qui résonne étrangement car depuis le mois d’avril, Lamazuna est en redressement judiciaire. Non pas tant à cause du nouveau siège social, détenu par une SCI à qui la PME verse un loyer. Mais suite à l’effondrement récent du marché du bio, qui constitue son principal canal de vente. Battante, Laëtitia Van de Walle ne manque pas d’idées pour remonter la pente. Face au Vercors, plongée dans les comptes.

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