Le Championnat de France des économies d’énergie, en entreprise aussi

­Réduire la facture énergétique d’un bâtiment sans engager de lourds travaux, c’est tout l’enjeu du Championnat de France des économies d’énergie, plus connu sous le nom de « Cube ». Organisé par l’Institut français pour la performance du bâtiment et Action for Market Transformation, ce concours, créé en 2013 pour les bâtiments tertiaires, s’est progressivement élargi aux collectivités, aux écoles, aux logements collectifs et depuis peu, aux data centers et aux habitations collectives. Pendant un an, les compétiteurs suivent leurs relevés de consommation d’énergie, tout en appliquant des mesures concrètes de sobriété. Une plateforme accessible à tous les participants publie les performances en temps réel, créant un effet de benchmarking qui pousse chacun à aller plus loin.

6 GWh économisés en 2025

Lauréat de la ligue Tertiaire, le Crédit Agricole immobilier, qui participe à Cube depuis 2017, s’est distingué dans plusieurs catégories en 2025 : deuxième place du podium des bureaux de plus de 20 000 m² avec le site Florès, deuxième également en « valeurs absolues » avec l’immeuble Abellio, et troisième au classement du « Bouclier » pour plus de 6 GWh économisés. La remise des prix s’est déroulée le mardi 30 septembre à Paris. Deux cents bâtiments étaient en lice, soit près de 5 millions de m². Et en moyenne, les entreprises ont réalisé 19,4 % d’économies d’énergie en un an, soit 51 GWh.

« Cube permet d’embarquer les collaborateurs, c’est une superbe machine à mobiliser », résume Emmanuel Clerc, directeur de l’engagement sociétal de Crédit Agricole immobilier. Depuis 2016, il supervise l’exploitation de près de 200 000 m² de surfaces tertiaires appartenant au groupe, dont les campus de Montrouge et de Saint-Quentin-en-Yvelines, ainsi que deux data centers à Chartres. « Sur nos deux sites, nous avons un potentiel de 16 000 collaborateurs, précise-t-il. Notre équipe d’exploitation d’une cinquantaine de personnes n’a pas la force de frappe nécessaire pour induire des changements d’ampleur. La compétition, en interne au sein du groupe, et en externe, avec les autres compétiteurs, joue ainsi pour beaucoup dans les changements apportés par les équipes. »

Neutraliser des surfaces

En 2019, le Crédit Agricole nomme des ambassadeurs dans chaque filiale pour sensibiliser leurs collègues aux bons gestes. Puis la crise énergétique de 2022 renforce cette dynamique, et le groupe adopte des consignes plus strictes : 19 °C de chauffage l’hiver, 26 °C de rafraîchissement l’été et engagement à la charte EcoWatt, qui prévoit une capacité d’effacement. Ces mesures, couplées à un suivi horaire des consommations via des capteurs UbiGreen, ont permis de réduire de 30 % les consommations entre 2019 et 2024. « Dans le cadre du concours, ce qui nous a particulièrement aidés à progresser, c’est la capacité de “neutraliser” des surfaces, c’est-à-dire de les fermer temporairement, au mois d’août, pendant les fêtes de fin d’année, pendant les vacances scolaires, et de proposer des espaces de repli aux utilisateurs », ajoute Emmanuel Clerc.  

Pour concourir à Cube, les entreprises doivent s’acquitter d’un droit de participation compris entre 750 € et 5 000 € par bâtiment, en fonction de la surface et du nombre de bâtiments inscrits. « Les entreprises peuvent aussi nous solliciter, en complément, pour être accompagnées dans la communication interne », précise Flore-Ann Baheux, responsable marketing du Championnat des économies d’énergie.