Le diagnostic : étape essentielle de la transition énergétique

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Fondée il y a plus de trente ans, l’entreprise Domaero est spécialisée dans la tôlerie fine et la chaudronnerie aéronautique. La PME travaille pour les marchés civils, militaires et spatiaux. Ayant déjà initié sa transition, notamment en matière de déchets et de consommation d’eau (l’entreprise est certifiée ISO 14000), elle souhaitait, en 2018, lancer une réflexion plus approfondie sur les sujets en lien avec l’énergie. Elle s’est pour cela orientée vers le dispositif « TPE & PME gagnantes sur tous les coûts », le prédécesseur du Diag éco-flux, porté à l’époque par l’Ademe et référencé par la chambre de commerce et d’industrie (CCI). « Notre interlocuteur à la CCI nous a orientés vers ce dispositif. Celui-ci nous offrait la possibilité d’identifier nos problématiques. Il avait également l’avantage d’être facturé en fonction des économies d’énergie que nous pouvions réaliser potentiellement grâce aux actions préconisées », explique Gaëlle Bompard, directrice générale de Domaero.

Récupération de chaleur et pilotage

Dans le cadre du dispositif, un prestataire missionné par l’Ademe est venu sur site afin d’analyser les pratiques et les consommations énergétiques de l’entreprise. Il a ensuite défini avec elle un plan d’actions et des résultats prévisionnels. Les actions portaient sur le pilotage du chauffage et de la climatisation, ainsi que la récupération de chaleur au niveau des lasers et des compresseurs, les équipements les plus énergivores de la PME. Cette dernière n’a d’ailleurs pas eu besoin de recourir à un autre dispositif pour être accompagnée dans la mise en œuvre du plan. « Nous avons pu facilement prendre contact avec le cabinet de consultants missionné par l’Ademe pour répondre à nos questions », précise Gaëlle Bompard. 

Les solutions préconisées touchaient directement aux process et au chiffre d’affaires de l’entreprise. Néanmoins, un sytème de récupération de chaleur a rapidement été installé sur ses compresseurs. Les travaux, qui ont duré deux jours, ont été réalisés pendant des vacances et ont été financés, en partie, par des certificats d’économie d’énergie. Cependant, Domaero a dû attendre 2020 et le premier confinement lié à la crise du Covid pour s’attaquer au chantier des lasers. « Nous avions prévu de lancer les travaux pendant une opération de maintenance, mais notre prestataire a eu un problème d’approvisionnement, indique Gaëlle Bompard. C’est devenu ensuite plus compliqué et la fermeture contrainte de l’entreprise a finalement simplifié les choses. Cela nous a permis d’agir sans impacter l’activité. » Les travaux ont duré une semaine et ont été financés à hauteur de 10 % par la région Auvergne – Rhône-Alpes (pour un budget de 17 500 € HT).

Des bénéfices économiques et stratégiques

Concernant le pilotage du chauffage et de la climatisation, la PME disposait d’un équipement ancien sur lequel il était impossible d’intégrer une gestion centralisée. En août 2021, des orages violents ont détruit les toits de l’entreprise. Celle-ci a profité des travaux de rénovation pour installer un système de pilotage, mais elle n’a pas bénéficié de subvention pour financer le surcoût de 4 000 €. En termes de résultats, les solutions mises en place ont permis aux consommations d’énergie de progresser de seulement 14 %, alors que la surface de l’usine a augmenté de plus de 30 %. À l’époque, il était difficile de déterminer les gains, mais aujourd’hui, l’entreprise a retrouvé une situation économique semblable à 2018 et elle affirme avoir globalement réduit ses consommations de 10 %. Selon elle, les bénéfices d’un diagnostic et d’un plan d’actions ne sont d’ailleurs pas uniquement économiques. « Aujourd’hui, nous avons le réflexe d’intégrer les sujets de transition dans nos décisions. Par exemple, nous avons intégré de nouvelles machines en 2021 et celles-ci ont directement été équipées d’un système de récupération de chaleur, une initiative que nous n’aurions pas prise auparavant », conclut Gaëlle Bompard.