L'info du mois
L’environnement : nouveau pilier de développement pour les PME
La moitié des chefs d’entreprise considère désormais l’environnement comme un axe prioritaire de développement. Une étude du Lab de Bpifrance a permis de dresser quatre nouveaux profils types de dirigeants de PME, dont deux placent l’environnement au cœur de leurs priorités.
En mars dernier, Bpifrance Le Lab a publié les résultats de l’étude «.Les ressorts de l’action : 4 profils de dirigeants de PME ». Outre les leviers économiques traditionnels (croissance, innovation, etc.), d’autres facteurs peuvent en effet entrer en jeu aujourd’hui, notamment le numérique, le management ou encore les questions environnementales et sociétales. « Lorsque nous avons demandé aux dirigeants quelles étaient leurs trois aspirations profondes parmi sept thématiques, la question de l’environnement est arrivée assez loin dans leurs priorités, derrière l’offre de meilleures conditions de travail aux salariés, un développement rapide, etc. Cela ne nous a pas surpris, car dans une étude publiée en 2020 sur les enjeux climatiques et leur perception par les dirigeants de PME/ETI, la réduction de l’impact des entreprises sur le climat n’était pas prioritaire. Toutefois, le diable est souvent dans les détails. C’est en posant cette fois-ci d’autres questions et en croisant les données que nous avons obtenu des résultats plus intéressants », explique Vivien Pertusot, directeur adjoint de Bpifrance Le Lab. L’étude a ainsi permis d’établir quatre profils de dirigeants, mais aussi deux axes de développement majeurs dans les PME, dont l’un concerne l’environnement. « De manière classique, la moitié des dirigeants recherche à tout prix une croissance forte et l’autre non, mais, nous n’avions pas anticipé l’axe environnemental. Contrairement à ce que pouvaient laisser entendre les réponses à la question sur les aspirations, un dirigeant sur deux fait désormais de l’environnement un pilier de développement, considérant que l’entreprise doit jouer un rôle dans l’action climatique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, etc. En revanche, l’autre moitié n’en fait qu’un enjeu périphérique, moins prioritaire que les enjeux économiques », indique Vivien Pertusot.
Des aspirations différentes
Les deux profils qui mettent en avant l’action environnementale sont les « capitaines humanistes » et les « stratèges engagés ». Ce sont des profils apparus relativement récemment, mais qui se développent de plus en plus. « Ces types de dirigeants n’avaient pas encore été étudiés. Généralement à la tête de petites entreprises, ils ont pour objectif de mener une aventure collective, à la fois respectueuse de l’environnement au sens large (climat, biodiversité, etc.), de l’humain et du territoire. De leur côté, les “stratèges engagés” affichent un état d’esprit différent. Selon eux, l’entreprise n’évolue pas en vase clos et elle doit en conséquence prendre en compte son environnement, car si ce dernier va mal, leur PME ira mal elle aussi. Il ne s’agit pourtant pas nécessairement de pragmatisme. 75 % d’entre eux agissent par conviction », précise Vivien Pertusot. À l’opposé, les « conquérants aventuriers » et les « gestionnaires prudents » agissent en grande majorité par contrainte. La rentabilité et la pérennité de leur entreprise étant leurs priorités, ils estiment que les actions en faveur de l’environnement ou du climat représentent une prise de risque. « Il y a un double frein, à la fois financier et psychologique. Outre les investissements, ces dirigeants se demandent si leurs clients seront prêts à payer plus cher pour des produits éco-conçus par exemple. À ce titre, la mise en œuvre d’une démarche RSE (responsabilité sociale de l’entreprise, ndlr) fait souvent office de déclic. Lorsqu’une PME prend conscience qu’elle fait partie d’un écosystème, la prise en considération des enjeux environnementaux et climatiques devient alors essentielle pour son dirigeant », conclut Vivien Pertusot.