Les combustibles solides de récupération sont issus d’usines de préparation qui ont trié et broyé des déchets d’activité ou des refus de tri des ordures ménagères. Il en résulte un combustible adapté notamment aux chaudières industrielles, selon un cahier des charges spécifique à chaque site.
PAR CHRISTEL LECA - DéCEMBRE 2022
En France, la production de combustibles solides de récupération (CSR) stagne à 300 000 tonnes annuelles, alors qu’elle est de 9 millions de tonnes chez nos voisins d’outre-Rhin. Un choix politique allemand, lié à une transition de sortie du charbon et du nucléaire, initié de longue date, mais aussi à une gestion des déchets plus décentralisée. Chez nous, elle a longtemps été utilisée exclusivement par les cimentiers, rémunérés pour les intégrer à leurs fours, ce qui constituait une alternative à l’enfouissement.
Les CSR deviennent compétitifs
Avec l’augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes, à laquelle l’enfouissement est assujetti, les CSR deviennent compétitifs pour une utilisation en tant que produits. Ajoutez à cela le renchérissement des énergies fossiles : la voie est tracée pour que les CSR tirent leur épingle du jeu. Ce qui pousse des industriels français à alimenter leurs chaufferies en CSR un peu partout en France, à l’instar d’Alsachimie, à Chalampé (Haut-Rhin).
À partir de mars prochain, B+S recyclage, société créée par le groupe alsacien Schroll et l’Allemand B+T, préparera 100 000 tonnes de CSR à partir de déchets d’activité et d’encombrants de déchetteries, dont la fraction valorisable (matière), notamment métallique, aura été extraite. Répondant à un cahier des charges spécifique à la chaufferie d’Alsachimie, spécialisée dans la fabrication de polymères, ils fourniront 30 % de ses besoins. Un outil qui a nécessité 116 millions d’euros d’investissement.
Élargir le recours aux CSR
C’est le pouvoir calorifique inférieur (PCI) des CSR qui peut intéresser les industriels dont le process nécessite la production de chaleur. Encore faut-il que leur chaufferie soit adaptée et que les combustibles soient compatibles, en termes de granulométrie et de paramètres physicochimiques, d’où une préparation nécessitant des tonnages minimums.
Pionnier des CSR en France avec son usine de Beaune, Bourgogne recyclage offre à ses clients – industriels, centres de tri des déchets ménagers et déchetteries – une alternative à l’enfouissement depuis 2014. Destiné aux cimentiers régionaux, le site produit 30 000 tonnes de CSR chaque année pour un investissement initial de 7 millions d’euros.
Selon l’Ademe, qui soutient notamment un démonstrateur de chaufferie industrielle intégrant des CSR de 10 MW thermiques dans le Finistère, le CSR est « aujourd’hui le combustible le plus à même d’assurer une fourniture de chaleur très compétitive en circuit court, mais le développement de cette filière bute sur la taille élevée des installations disponibles sur le marché (20 MW et plus). » Plusieurs appels à projets ont été lancés par l’Agence pour développer à la fois la préparation de CSR et leur utilisation en chaufferies industrielles ou urbaines.
Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.
Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.