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Les dirigeants de PME et d’ETI face aux enjeux climatiques

Une enquête sur l’action climatique de PME-ETI, publiée le 30 mai dernier par Argos Wityu et BCG, montre que de plus en plus d’entreprises investissent dans la décarbonation de leurs activités.

PAR CAROLE RAP - JUIN 2024
Les dirigeants interrogés sont 17 % à déclarer avoir « fortement investi » dans un plan de décarbonation structuré, incluant le calcul de leurs émissions de gaz à effet de serre. ©DR

Sur les 700 responsables d’entreprises interrogés en Europe (enquête réalisée en mars 2024 auprès de PME en France, Allemagne, Italie, Benelux – 175 entreprises par région – interrogées par OpinionWay), 85 % considèrent que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est un enjeu important, voire critique. Parmi eux, 80 % affirment avoir intégré des mesures en ce sens dans leur stratégie, soit 11 points de plus qu’en 2023. « Un signe de maturité croissante sur ces sujets », soulignent les auteurs de ce second baromètre cosigné par le Fonds européen de capital investissement Argos Wityu et le cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG).

En revanche, ils sont légèrement moins optimistes que l’an dernier : toujours parmi les 85 %, ils sont deux sur trois à voir la décarbonation comme une opportunité, soit 4 points de moins qu’il y a un an. Ils sont plus nombreux à la considérer comme un risque (10 %, soit 4 points de plus). Et 18 % à penser que c’est une contrainte. C’est surtout dans le secteur agro-alimentaire que la décarbonation est vraiment perçue comme une contrainte (un tiers des répondants). « Cette exception fait écho aux récentes manifestations à travers l’UE et aux questions de sécurité et de souveraineté alimentaire revenant sur le devant de la scène au détriment de certaines ambitions du Green Deal dans le secteur agricole », analysent les auteurs.

Investissements

Bonne nouvelle, les dirigeants interrogés sont 17 % à déclarer avoir « fortement investi » dans un plan de décarbonation structuré, incluant le calcul de leurs émissions de gaz à effet de serre et l’élaboration d’une feuille de route. Soit 6 points de plus qu’en 2023. Le secteur le plus avancé est celui du transport et de la logistique (27 %). De manière plus générale, plus de quatre entreprises sur dix affirment avoir fortement investi dans la décarbonation. Près de la moitié d’entre elles ont ainsi misé plus de 10 % de leurs dépenses d’investissement dans la réduction de leurs émissions.

Les facteurs qui motivent ces choix financiers sont principalement la réglementation, l’augmentation des prix de l’énergie et la pression croissante de leurs clients. Ce dernier aspect est davantage cité par ceux qui travaillent avec des clients professionnels (B2B). Les grandes entreprises industrielles sont en effet de plus en plus exigeantes vis-à-vis de leurs fournisseurs de niveau 1 et 2 pour qu’ils réduisent leur empreinte carbone. Cette tendance se renforce dans des secteurs comme le transport et la logistique, la construction, l’agro-alimentaire et la chimie.

Notons quelques divergences selon les pays : en France et au Benelux, les entreprises de taille moyenne ont davantage augmenté leurs investissements de décarbonation qu’en Allemagne et en Italie. En revanche, le principal obstacle entravant les ambitions de décarbonation concerne le manque de ressources internes. Il est mentionné par près d’une entreprise sur deux (46 %). D’autres freins sont moins cités que l’an dernier, mais continuent à jouer un rôle significatif : le manque de ressources financières, l’incertitude du retour sur investissement et la complexité réglementaire.

Gains rapides

Les entreprises continuent de mettre l’accent sur les « gains rapides ». Interrogées sur les leviers de décarbonation appliqués lors des douze derniers mois, elles citent des mesures d’efficacité énergétique (73 %), des actions de sensibilisation de leurs employés (66 %), la modification de pratiques professionnelles pour réduire l’impact carbone de leurs salariés (télétravail par exemple) (58 %) et le passage à des énergies bas carbone (58 %). En revanche elles ne sont que 20 % à avoir apporté un véritable changement dans leur modèle d’affaire, et 27 % à avoir modifié les produits vendus pour tendre vers plus d’éco-conception.

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