Apprendre des autres

Les hébergements touristiques en quête d’économies d’énergie

Pour les hébergements touristiques, la sobriété énergétique est devenue un enjeu principal. Dans le cadre du Fonds tourisme durable, des TPE et PME du secteur ont indiqué à l’Ademe les actions qu’elles mettent en place pour réduire leurs consommations et leurs factures.

PAR ARNAUD WYART - JUIN 2024
L’Ademe recommande par exemple aux hôtels d’opter pour un frigidaire commun à la place des minibars. ©Freepik

En 2021, l’Ademe a lancé le Fonds tourisme durable, dédié aux hébergements touristiques (hôtels, campings aménagés, chambres d’hôtes, villages vacances, etc.), dans le cadre du plan France Relance. Le dispositif a ensuite été prolongé en 2023 et en 2024, cette fois dans le cadre du plan Destination France, mais il ne sera pas reconduit en 2025 pour des raisons budgétaires.

« Le dispositif s’adressait à des TPE et des PME, plutôt en zone rurale, explique Sophie Portier, responsable du Fonds tourisme durable à l’Ademe. Les entreprises devaient contacter les partenaires du dispositif, notamment les chambres de commerce et d’industrie, ainsi que les agences départementales du tourisme, afin de bénéficier d’un diagnostic transversal de leur établissement. » Des plans d’action leur ont ensuite été proposés afin de réduire les consommations d’énergie et d’eau, le gaspillage, les déchets, etc. Certaines de ces actions étaient d’ailleurs finançables par le Fonds tourisme durable, en particulier celles qui concernent l’énergie.

Priorité numéro un

À date, plus de 4 600 diagnostics ont été menés. En outre, un questionnaire a été adressé aux entreprises bénéficiaires au sujet de leurs préoccupations et des actions qu’elles mettent en place. Cela a permis à l’Ademe de tirer un certain nombre d’enseignements. 99 % des entreprises ont ainsi répondu que les économies d’énergie représentaient leur priorité numéro un, 97 % ont cité les économies d’eau et 90 % ont pointé la rénovation énergétique des bâtiments. « Deux des principales préoccupations portent sur la transition énergétique, indique Sophie Portier. Cela n’est pas surprenant, mais confirme qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour ce secteur. Nous avons vraiment senti un avant et un après par rapport à l’augmentation des prix de l’énergie. Par exemple, les hébergements touristiques ne regardaient pas forcément leurs factures auparavant, ou ne savaient pas les lire correctement. »

Les actions plébiscitées

Avec la crise des prix de l’énergie, les hébergements touristiques ont donc commencé à se pencher sur la question et ont rapidement mis en place des actions de sobriété telles que la baisse de la température dans les espaces d’accueil, le remplacement des baignoires par des douches, l’installation de coupe-circuit dans les chambres, ou encore la mise en place de détecteurs de présence. « Beaucoup d’entreprises sont également passées en éclairage LED et la plupart ont formé leurs salariés aux écogestes, par exemple pour optimiser les temps de cuisson ou sensibiliser leurs clients », précise Sophie Portier.

En outre, des établissements interrogés ont indiqué leur souhait de lancer des projets de rénovation, mais aussi de production de renouvelables, ce qui nécessite de plus lourds investissements. Par ailleurs, certaines entreprises n’ont pas hésité à revoir leur fonctionnement. À ce titre, l’Ademe recommande l’installation de sous-compteurs électriques, par poste, afin d’identifier d’éventuelles surconsommations. « Nous avons l’exemple d’un établissement qui s’est ainsi rendu compte que la consommation de son spa était énorme par rapport au gain économique. Il a donc décidé de le transformer en salle de gym. Cela lui permet de revoir ses besoins énergétiques à la baisse, tout en conservant un bon niveau de service », assure Sophie Portier.

Pour réduire les factures, il est également possible de remplacer certains équipements énergivores. L’Ademe recommande par exemple aux hôtels d’opter pour un frigidaire commun à la place des minibars. Cependant, la présence d’un minibar dans les chambres est toujours obligatoire à partir d’un certain nombre d’étoiles. « Nous militons pour que la sobriété soit davantage intégrée. Néanmoins, le référentiel des étoiles, porté par Atout France, a évolué l’an dernier afin d’intégrer davantage de critères environnementaux. Désormais, il impose notamment la formation des salariés aux écogestes. »

Suivez le guide !

L’Ademe a publié le Guide pratique à l’attention des hébergeurs pour engager des actions environnementales. Disponible ici, il recense toutes les actions à mener de manière transversale, avec des éléments spécifiques sur la partie énergie.

Par ailleurs, le programme Baisse les watts propose des outils pour les hébergements touristiques via des fiches intégrant les principaux postes de consommation énergétique et les actions prioritaires à réaliser. Plus d’informations ici.

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