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Les impacts environnementaux du e-commerce
L’Ademe vient de publier une étude analysant les impacts du commerce en ligne sur l’environnement. Ils sont principalement liés aux moyens de transport utilisés pour les livraisons, au choix des emballages mais aussi aux déplacements des consommateurs pour récupérer leurs colis.
Faire ses courses depuis son ordinateur sans bouger de chez soi (ou presque), cela a aussi un impact sur l’environnement. Et pas uniquement celui lié à l’usage du numérique dont on connaît déjà les effets. Mais un impact causé par toute la chaîne logistique nécessaire pour que le produit acheté en ligne arrive jusque chez soi. Avec l’aide d’entreprises et de fédérations professionnelles, l’Ademe a mené une étude approfondie sur ce sujet entre décembre 2021 et avril 2023. Publiée le 26 avril dernier, elle est téléchargeable gratuitement sous format pdf (version complète de 167 pages et synthèse en 15 pages). Cette étude a également permis de concevoir un outil de simulation de scénarios et d’évaluation de leurs impacts, nommé « Ecel » pour « Empreinte commerce en ligne » (voir encadré).
Améliorer les déplacements
Premier constat, les impacts environnementaux varient considérablement selon les moyens de transport utilisés, l’emballage pour le transport, les pratiques d’achat des consommateurs et le choix du mode de livraison. En revanche, l’impact lié à la passation de la commande présente une contribution faible à l’empreinte carbone totale de la livraison. Les commerçants ont un rôle à jouer dans les options qu’ils proposent à leurs clients et les informations qu’ils leur communiquent. « Le verdissement du déplacement des consommateurs est lié à l’amélioration du maillage en point de retrait, à la diversification des types de points de retrait ainsi qu’à des changements de comportement. Les commerçants devraient sensibiliser les consommateurs à éviter des déplacements dédiés en voiture, lorsqu’ils doivent se rendre en point de retrait », suggèrent les auteurs.
Plusieurs pistes sont indiquées. Par exemple, informer le client lors de son acte d’achat sur la meilleure option de livraison par rapport à ses contraintes, en l’encourageant à ne pas prendre sa voiture uniquement pour récupérer son colis mais à mutualiser ses déplacements (mieux, à prendre son vélo). Ou encore, moduler le coût des options de livraison en fonction de leur performance environnementale. Il s’agit aussi d’éviter aux livreurs de se présenter une deuxième fois, grâce à des outils de livraison à domicile les plus fiables et précis possible. Côté emballage, l’idée est de réduire le pourcentage de vide par un meilleur ajustement des emballages au contenu afin de diminuer le volume des colis, et de supprimer quand c’est possible le suremballage. Pour verdir les prestations de transport, l’Ademe recommande entre autres de limiter le fret aérien, d’adopter des carburants alternatifs et d’éviter le recours au transport express sur de longues distances.
Ecel, pour simuler des scénarios
L’outil Ecel (Empreinte commerce en ligne) a d’abord été conçu pour les besoins de l’étude. Il a servi à évaluer les impacts environnementaux (émission de gaz à effet de serre, consommation de ressources énergétiques, etc.) de la logistique, des transports et des déplacements, en lien avec un achat réalisé via le commerce en ligne. Il intègre une douzaine de scénarios types (livraison à domicile réussie, échouée, livraison en point de retrait avec déplacement du consommateur, livraison à vélo, etc.). Sous format Excel, il permet de modéliser n’importe quel enchaînement d’étapes opérationnelles et de comparer deux scénarios entre eux. Il est prévu que cet outil soit mis à disposition des entreprises de commerce en ligne et des experts de l’évaluation environnementale qui souhaitent s’en servir.