Apprendre des autres

Massification des bilans carbone

Au Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) Poitiers-Châtellerault, tous les adhérents ont été incités à effectuer leur bilan carbone. L’ancien président de la section, Lionel Bertrand, explique comment ils ont été accompagnés dans cette démarche. Et ses répercussions positives au niveau national.

PAR CAROLE RAP - SEPTEMBRE 2021
Lionel Bertrand lors de la journée “Un pacte pour la planète” organisée par le CJD de Poitiers-Châtellerault. ©Alexandra Leroy

Vous avez demandé aux 65 adhérents de votre section de s’engager dans un bilan carbone. Pourquoi ?

En trois ans de travail sur le thème du réchauffement climatique et de la transition énergétique, nous avons multiplié les tentatives. Nous avons organisé des conférences avec des experts comme Jean-Marc Jancovici sur le climat, Sandrine Roudaut sur le changement ou encore Sébastien Bohler sur le fonctionnement de notre cerveau. Les participants étaient convaincus, mais le lendemain, chacun repartait dans sa routine et oubliait tout. Nous n’arrivions pas à engager le changement dans l’entreprise. Par l’expérience, nous avons pris conscience que la marche était trop haute entre l’objectif (ce qu’il faut faire) et le passage à l’action (comment le faire). Nous avons constaté qu’il était temps d’accompagner les chefs d’entreprise, pas seulement de leur proposer des conférences.

Comment les accompagnez-vous ?

On arrête de dire “il faut faire”, on fait faire. Nous avons récupéré un outil mis à disposition du CJD national par un adhérent, Régis Janvier, fondateur de Karbon Ethic. Il ne s’agit pas d’un bilan carbone détaillé, mais d’une approche carbone simplifiée permettant d’identifier les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Il se présente sous forme d’un tableau Excel. Nous avons organisé une réunion d’une demi-journée au cours de laquelle nos adhérents sont venus avec leurs données clés (bilan comptable, déplacements des salariés, grosses masses d’achat, etc.). Nous leur avons présenté la démarche du bilan carbone et le tableur. Puis nous l’avons rempli ensemble avec l’aide d’un consultant. Pour le chef d’entreprise, cela représente un investissement total d’une journée et demie de son propre temps, ce qui est trois fois moins que s’il devait faire son bilan carbone tout seul.

Quelle est l’implication du CJD ?

Pour emmener 100 % des gens, il ne faut pas de barrière. La section finance le consultant et les locaux. Tous nos membres se sont engagés à faire ce bilan carbone et 50 % l’ont terminé. S’inscrire dans un mouvement progressiste comme le CJD et y rester sans effectuer cette démarche, c’est dissonant. Connaître notre impact carbone, c’est comme allumer la lumière plutôt que d’agir dans le noir : nos actions vont être plus pertinentes. Une entreprise utilisant du charbon et du gaz pour sa forge a découvert qu’en fait, la première cause de ses émissions était les déplacements de ses salariés ! Nous sommes très fiers car notre expérimentation a été reprise au niveau du CJD national. Celui-ci a validé cet été avec les présidents des 16 délégations régionales le principe d’effectuer le bilan carbone de leur propre entreprise selon la même démarche. Cela se passera au cours d’une de leurs réunions mensuelles. Chacun invitera ensuite les présidents de sections à faire de même d’ici la fin de l’année. Nous espérons que ces derniers auront alors envie d’organiser cette expérience dans leur section en 2022. Avec l’objectif d’avoir 1 000 entreprises ayant effectué leur bilan d’ici le congrès national de mai 2022. Enfin, le CJD de Poitou-Charentes Limousin [qui regroupe les sections de Poitiers, Angoulême, Cognac, Saintes et la Rochelle, ndlr] a voté en juillet 2021 un budget de plus de 20 000 euros à se partager entre les 160 entreprises adhérentes qui souhaitent aller plus loin dans leur approche carbone. L’objectif est de chercher des postes de réduction des GES avec l’aide d’un consultant.

Auto-diagnostic
Lionel Bertrand a été président de la section Poitiers-Châtellerault du CJD de 2019 à juin 2021. En incitant tous ses adhérents à effectuer leur bilan carbone, il est lui aussi passé à l’action. Au printemps 2021, il a appliqué l’approche carbone à l’entreprise familiale qu’il codirige, Rannou-Métivier. Ce fabricant de macarons, chocolats et confiseries connaît désormais ses principales sources d’émissions de gaz à effet de serre : « Les installations frigorifiques, les déplacements des salariés, les approvisionnements de matières premières et les emballages », précise Lionel Bertrand. Reste maintenant aux trois dirigeants à identifier puis à choisir quelles actions mettre en œuvre dès 2022 pour les réduire.

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